LETTRE HEBDOMADAIRE D’INFORMATION DE LA FEDOM N°629 – Lundi 23 juin 2025

L’ÉDITO

Hervé MARITON
Président de la FEDOM

Gribouille. Gribouille est un personnage sympathique qui se précipite à l’eau par peur de la pluie. Gribouille est le terme qui vient à l’esprit pour qualifier certaines orientations publiques qui, craignant un effet, viennent en réalité le renforcer. J’ai beaucoup de respect pour tous ceux qui préparent, décident ou mettent en œuvre les politiques publiques, mais, parfois, la logique est curieuse, gribouille. Pour aider les entreprises de Mayotte à gérer les surcoûts de la convergence sociale, certains proposent de supprimer le CICE (qui s’applique toujours dans ce département), renvoyant à un paramétrage très incertain de la LODEOM. Effet de surcoût garanti ! S’agissant de la « vie chère » le ministère des Outre-mer persévère dans l’idée de dispositions législatives qui, à la fois, dissuaderont l’initiative économique et, au final, provoqueront une augmentation des prix. Vous avez dit Gribouille ?

DU CÔTÉ DU GOUVERNEMENT

Visite de Manuel Valls en Guyane : quel bilan ?

Manuel Valls a achevé ce mercredi 18 juin sa visite ministérielle en Guyane, qui avait débuté le 14 juin. Orpaillage, vie chère, évolution statutaire, rétrocession du foncier… Le ministre des Outre-mer a abordé un certain nombre de sujets : évolution statutaire de la Guyane, désenclavement, vie chère…Il a annoncé recevoir une délégation d’élus la première quinzaine du mois de juillet. Une seconde rencontre devrait se tenir avec le président de la République, Emmanuel Macron, toujours au mois de juillet sur cette question d’évolution institutionnelle. Concernant la rétrocession du foncier de l’Etat aux communes guyanaises, c’était une promesse issue des Accords de Guyane en 2017. Héritage de l’époque coloniale, l’État possède en effet 95% des terres en Guyane. Lundi 16 juin dernier, en déplacement dans l’Ouest, Manuel Valls a signé un acte foncier permettant la cession de 91 hectares à la commune de Saint-Laurent-du-Maroni. Le ministre d’Etat a également déclaré : « L’engagement pris [en 2017] de céder 250 000 hectares aux collectivités de Guyane sera tenu, d’ici la fin de l’année ». À Iracoubo, le ministre a également acté, le même jour, la rétrocession de 568 hectares de terres à la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural). Une cession qui s’inscrit dans un programme de transfert de 20 000 hectares de terres en dix ans. Elle devrait permettre à des agriculteurs locaux de s’installer sur des parcelles dédiées. Un autre projet était également très attendu depuis les Accords de Guyane : la création d’un centre hospitalier universitaire (CHU) en Guyane. C’est chose faite depuis le lundi 16 juin avec la signature de la convention hospitalo-universitaire qui s’est réalisée en présence du ministre. Cet établissement doit permettre d’améliorer l’offre de soins sur le territoire et de limiter le nombre d’évacuations sanitaires. Concernant la lutte contre l’orpaillage illégal, lors de son déplacement sur un site d’orpaillage légal sur la crique Serpent, le 16 juin, Manuel Valls a annoncé la mise en place d’un appel à manifestation d’intérêt en juillet pour installer des opérateurs légaux, la publication d’un décret en septembre pour encadrer « plus strictement » le transport du matériel utilisé pour l’orpaillage et le renfort des moyens humain avec la mise en place d’un état-major commun entre les armées et la gendarmerie, la livraison de quatre hélicoptères Caracal pour remplacer les Pumas et une meilleure coopération entre les forces de sécurité intérieure et la justice. Enfin concernant le secteur de la pêche, une convention réunissant l’État, les collectivités territoriales et les professionnels de la mer sera signée à la mi-septembre. Cette convention fait suite aux engagements pris par le président Emmanuel Macron en mars 2024, notamment le renouvellement d’une flotte d’au moins 25 bateaux.

Voir également : Guyane : Une convention annoncée par Manuel Valls pour structurer l’avenir de la pêche en Guyane | Outremers360 ; Foncier en Guyane : Saint-Laurent devient la première commune de Guyane bénéficiaire d’un transfert de terrain de l’État | Outremers360

DU CÔTÉ DU PARLEMENT

Demande de pardon, changement dans les indemnisations, dommages collectifs : Les recommandations de la commission d’enquête sur les essais nucléaires en Polynésie

Après avoir rendu public son rapport, la commission d’enquête parlementaire sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française a réuni la presse le 18 juin dernier pour présenter cet « ouvrage de référence » qui entend ouvrir la porte à plusieurs changements, notamment sur les indemnisations, qui pourraient passer par le législateur.

Voir également : Essais nucléaires français : la commission parlementaire préconise une meilleure indemnisation des victimes

Examen de la proposition de loi portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie à l’Assemblée nationale : vers un moratoire sur le photovoltaïque et l’éolien ?

L’examen de la proposition de loi « portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie », venue du Sénat, a commencé ce lundi 16 juin dernier dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Le texte fait office de débat législatif avant la publication de la programmation pluriannuelle de l’énergie que le gouvernement souhaite finaliser avant la fin de l’été.

COMMENTAIRE FEDOM :

L’Assemblée nationale, à l’occasion de l’examen en séance publique en première lecture de cette proposition de loi de programmation, a adopté un amendement déposé le député Nury visant à instaurer un « moratoire sur l’instruction, l’autorisation et la mise en service de tout nouveau projet d’installation de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent éolien, terrestre ou maritime, ainsi que l’énergie solaire photovoltaïque, à l’exception des projets ayant déjà reçu une autorisation administrative préalable à cette date. Ce moratoire restera en vigueur pendant toute la durée nécessaire à la réalisation d’une étude objective et indépendante visant à déterminer le mix énergétique optimal pour la France, sur les plans économique et environnemental ».

Cette mesure s’appliquerait à l’ensemble du territoire national, continent et zones non interconnectées.

Eu égard aux caractéristiques des mix électriques outre-mer, les conséquences d’une telle mesure dans les ZNI seraient de toute évidence néfastes pour la transition énergétique et l’emploi outre-mer.

Le rapporteur du texte, Antoine Armand a dénoncé l’issue du vote, la qualifiant de « catastrophe économique et industrielle ». « Ce qui a été adopté est parfaitement irresponsable », a pour sa part réagi le ministre de l’industrie Marc Ferracci, qui a évoqué un scrutin « dévastateur ». La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a estimé que ce moratoire n’avait « aucun sens » et a appelé à la « responsabilité » des parlementaires pour la suite de l’examen du texte sur le futur énergétique de la France.

La FEDOM formule le vœu, en tout cas pour ce qui nous concerne en tant que ZNI, que cette disposition ne survive pas à la navette. Après son éventuelle adoption lors du vote solennel prévu mardi 24 juin, le texte retournera au Sénat pour une deuxième lecture.

L’impact exact de ce texte reste incertain puisque le gouvernement a indiqué qu’il publierait la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) par décret avant la fin de l’été.

VIE DES TERRITOIRES

Assurance : Le coût des événements climatiques outre-mer représente 10 % de la sinistralité du marché français

Le montant global de la sinistralité au titre de la garantie catastrophes naturelles est de 61,2 milliards d’euros sur la période 1982-2024 sur le tout le territoire français, outre-mer compris, selon la Caisse centrale de réassurance (CCR). Cela correspond aux coûts des dégâts causés par les événements climatiques reconnus catastrophes naturelles et indemnisés. Le coût des événements outre-mer représente 10 % du montant de la sinistralité du marché français pour seulement 1,8 % des cotisations du régime sur la période 2000-2024. Le récent cyclone Garance qui a traversé l’île de La Réunion le 28 février dernier, montre l’exposition plus forte ces derniers mois, « et des dommages plus importants de ce type de catastrophes naturelles sont constatés dans les outre-mer », commente Antoine Quantin, directeur des réassurances et conseil de la Caisse centrale de réassurance. D’une manière générale, ce dernier estime que pour « sécuriser le régime cat nat, il est indispensable de porter une attention particulière à la limite entre ce qui relève d’une part des garanties du régime cat nat, suivant les critères définis pour le régime, et ce qui relève d’autre part des dommages couverts par les assurances et réassurances de marché seules ».

Voir également : Combien ont coûté les catastrophes climatiques en France l’an dernier ? | Les Echos

Martinique – Une économie martiniquaise en voie de stabilisation

Après une fin d’année 2024 difficile, l’économie martiniquaise semble retrouver un peu d’équilibre. C’est ce que révèle le dernier bulletin de l’IEDOM, qui mesure chaque trimestre le climat des affaires. Si l’activité ne redémarre pas franchement, les signaux d’un retour à la normale se multiplient.

Martinique – « Le narcotrafic ronge la Martinique, et l’Etat regarde ailleurs »

Dans une tribune au « Monde » parue le 17 juin dernier, Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, constate que l’île est devenue un point de transit du narcotrafic en provenance d’Amérique du Sud. L’élu déplore la faiblesse des moyens alloués par l’Etat pour lutter contre ce fléau.

Voir également : Manuel Valls : « Ce n’est plus de la délinquance, c’est une guerre menée par les narcotrafiquants »

Mayotte – Bientôt dans l’ère du très haut débit avec le déploiement de la fibre

La fibre à Mayotte ne sera bientôt plus un rêve mais une réalité d’ici 5 petites années, comme l’a indiqué Emmanuel André, Directeur général de Mayotte Très Haut Débit. « Avec la pose de la première pierre du premier NRO ce mercredi 18 juin nous lançons officiellement la construction du réseau de la fibre à Mayotte. L’objectif est que d’ici 5 ans 100% de l’île soit connectée à la fibre. On sait que ce ne sera pas forcément facile mais on va y arriver ».

COMMENTAIRE FEDOM :

S’agissant du déploiement du haut-débit (4G/5G) dans les DROM et à Saint-Martin, nous attirons l’attention des pouvoirs publics sur la situation difficile à laquelle se trouve confrontée les opérateurs de télécommunication exerçant leurs activités dans les Régions Ultrapériphériques Françaises devant l’inertie pour concrétiser les engagements du Gouvernement visant à garantir le maintien des aides fiscales à l’investissement pour ce secteur.  

Ces opérateurs ont en effet de longue date eu recours aux dispositifs d’aides fiscales à l’investissement outre-mer prévus aux articles 199 undecies B, 224 quater Y, 217 undecies et 244 quater W du code général des impôts pour assurer le financement des investissements nécessaires au déploiement des infrastructures haut-débit sur les territoires ultramarins.

Les critères de compatibilité de ces aides fiscales à l’investissement outre-mer avec la législation européenne sont précisées dans le règlement n°651/2014 du 17 juin 2014 déclarant certaines catégories d’aides compatibles avec le marché intérieur en application des articles 107 et 108 du TFUE (dit RGEC). 

Il semblerait que l’analyse faite par les services de la version modifiée par le règlement (UE) n° 2023/1315 de la Commission européenne du 23 juin 2023 conduise à procéder à l’exclusion, y compris dans les régions ultrapériphériques, des aides à l’investissement réalisées dans le secteur du haut débit.

De facto, bien que la direction générale des finances publiques ait pu confirmer lors d’une réunion le 12 mai 2025 que les dossiers dont le fait générateur est compris avant l’entrée en vigueur de la nouvelle version du RGEC (31 décembre 2023) pourront bénéficier de l’aide fiscale à l’investissement Outre-Mer, il nous aussi été dit que pour les dossiers dont le fait générateur est postérieur au 31 décembre 2023, le bénéfice de l’aide a été suspendu.

A date, aucune avancée concrète ou communication officielle n’a permis de résoudre cette problématique. Les demandes de dossiers d’agrément déposées sont en attente de traitement et les entreprises concernées restent bloquées pour financer leur programme d’investissement.

Pourtant, dans le cadre des débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour 2024, le Gouvernement avait réaffirmé son intention de poursuivre le soutien à ce secteur en déposant un amendement qui prévoyait d’assurer la conformité des dispositifs fiscaux nationaux avec le droit de l’Union européenne.

Ce sujet est essentiel pour le développement économique des territoires ultra-marins à l’échelle locale et régionale, il participe à l’accessibilité grand public des solutions très haut débit dans le respect des engagements relatifs à la Cohésion Numérique des Territoires et du Plan France Très Haut Débit.

Afin de ne pas mettre en péril le développement des services numériques haut débit et très haut débit déployés dans les départements et régions d’outre-mer et à Saint-Martin, le gouvernement doit pouvoir confirmer la pérennité de l’engagement de l’Etat à ce secteur d’activité stratégique par le biais des dispositifs d’aides fiscales à l’investissement.

En conséquence la FEDOM a interpellé par courrier les membres du gouvernement concernés afin que toutes les démarches nécessaires à une notification des dispositifs de soutien fiscal à l’investissement productif outre-mer en faveur du secteur du haut débit soient entreprises auprès de la Commission européenne afin de garantir la sécurité juridique des opérations et la pérennité de ces régimes essentiels au financement des programmes d’investissements des opérateurs concernés. 

Nouvelle-Calédonie – L’emploi salarié toujours à la peine au 4e trimestre 2024

L’effectif salarié du privé au même niveau que 2010, moins de postes dans le public et plus de 23 000 bénéficiaires du chômage partiel : l’Institut de la statistique et des études économiques dévoile les derniers chiffres de l’emploi.

Nouvelle-Calédonie – Un dock de l’entreprise Biscochoc détruits par les flammes à Ducos, à Nouméa

Le panache de fumée s’est dégagé dans tout le quartier de Ducos, à Nouméa, ce jeudi 19 juin 2025 dernier. Un ensemble de deux docks de 2 000 m2 et de 1 000 m2, appartenant à la société Biscochoc est parti en fumée. 

COMMENTAIRE FEDOM :

La FEDOM apporte tout son soutien à Dominique Lefeivre et à ses équipes, l’un des rares entrepreneurs à avoir reconstruit et relancé son activité après les émeutes du mois de mai 2024.

Polynésie française – Tourisme : croissance record en 2024 et virage durable

Avec un nouveau record de fréquentation touristique en 2024, la Polynésie confirme son attractivité mondiale. Mais derrière les chiffres, le groupement Tahiti Tourisme revendique une ambition plus vaste : ancrer la transition vers un modèle durable, inclusif et structuré. L’année 2024 restera dans les annales du tourisme polynésien. Avec 263 766 touristes recensés, soit une hausse de 0,7 % par rapport à l’année précédente, la Polynésie bat un nouveau record, effaçant celui de 2023. Le total des visiteurs, excursionnistes et croisiéristes inclus, atteint même 326 632 personnes. Dans un contexte géopolitique et économique incertain – notamment marqué par les élections américaines et leur effet de frein sur le principal marché émetteur – ces chiffres ont valeur de performance. Depuis la crise Covid, la Polynésie française a choisi de repenser son modèle touristique. Loin des slogans de « greenwashing », Tahiti Tourisme articule sa stratégie autour d’une ligne claire : conjuguer croissance économique, préservation environnementale et ancrage culturel, mais le repositionnement durable n’entrave pas l’offensive commerciale. Au contraire. En 2024, Tahiti Tourisme a lancé 111 campagnes de vente sur 15 marchés, participé à 17 salons professionnels et 29 salons grand public.

Polynésie française – Un repreneur pour les Sofitel de Bora Bora ?

Fermés au début de la crise Covid, quatre ans après leur rachat par le Samoan Frederick Grey, le Sofitel Marara et le Sofitel Private Island de Bora Bora avaient été placés en redressement judiciaire en 2022 avant d’être attribués. Ils avaient alors suscité l’intérêt de plusieurs investisseurs, tous les candidats s’étaient finalement désistés et les hôtels avaient été placés en liquidation en octobre 2023 par le tribunal de commerce. Un an plus tard, le maire de Bora Bora Gaston Tong Sang, excédé par la dégradation des propriétés sur le lagon qu’il veut exemplaire, menaçait de demander leur démolition. Pour la première fois depuis ces épisodes, un potentiel repreneur rend son intérêt public. Dusit Thani International, un groupe familial fondé à Bangkok, s’y intéresse. Il possède ou gère 57 hôtels et resorts en Asie du Sud-Est, en Chine et au Moyen Orient, ainsi qu’aux Maldives.

La Réunion – Les tarifs bancaires ont flambé

Selon le dernier Observatoire des tarifs bancaires de l’IEDOM, les banques de l’île ont toutes augmenté leurs tarifs entre avril 2024 et avril 2025. En moyenne et en cumul, les 14 services de l’extrait standard coûtent cette année 191,23€ contre 181,23€ il y a un an à la même époque, soit une progression de 5,52%. La palme de la plus forte hausse revient à la Banque postale : 17,15€ de plus soit +10,13% avec notamment une hausse de 2,80€ sur toutes les cartes bancaires et de 6€ des frais de tenue de compte.

Voir le rapport

VIE DES ADHERENTS

Air Tahiti se dote d’un avion « 100 % business »

La compagnie domestique polynésienne, Air Tahiti, a dévoilé ce mercredi 18 juin dernier, au Salon du Bourget, les images d’un ATR 72-600 entièrement configuré en version « 100 % classe affaires », de seulement 26 places, que la compagnie a commandé au constructeur. Il desservira d’abord exclusivement Bora Bora et Raiatea à partir de 2026. Air Tahiti annonce aussi un service « personnalisé » en vol et des services prioritaires au sol. « Nous ne faisons pas qu’acheter un nouvel avion, nous lançons une toute nouvelle expérience de voyage », a déclaré le directeur général d’Air Tahiti, Édouard Wong Fat. Cet appareil fait partie du lot de quatre ATR 72-600, commandés le 24 juillet 2024 lors du salon aéronautique de Farnborough au Royaume-Uni, dans le cadre de la politique de renouvellement de flotte d’Air Tahiti.

Malgré les complexités opérationnelles à Mayotte et les incertitudes internationales, Air Austral est « dans la bonne trajectoire », assure Hugues Marchessaux, à la tête du Directoire de la compagnie

Le dirigeant de la compagnie internationale de La Réunion espérait un exercice 2024/2025 à l’équilibre. Cet objectif est atteint puisqu’Air Austral va présenter un compte d’exploitation légèrement positif, et pouvoir poursuivre ses ambitions, non sans avoir été impactée par le cyclone Chido à Mayotte, ni sans surveiller de près la concrétisation d’une piste longue dans ce département ou encore, sans prendre en compte la crise que traverse actuellement le Proche-Orient. À l’aune des 50 ans de Réunion Air Services et des 35 ans d’Air Austral, Hugues Marchessaux fait le point sur la situation de la compagnie.

Voir également : Aérien : Air Austral et Madagascar Airlines signent un accord commercial pour « mieux connecter l’océan Indien » | Outremers360

Fenua Airports prêt à reprendre les aéroports de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa

Le Pays et la société Fenua Airports, composé de Egis et de la CCISM, ont signé lundi le contrat d’exploitation des trois aéroports que l’État avait cédé au Pays, Raiatea, Bora Bora et Rangiroa et qui prend effet au 1er juillet. Plus de deux milliards d’investissement à parts égales avec le Pays sont prévus, principalement pour agrandir et moderniser les trois aérogares.

Projet loi refondation : le MEDEF Mayotte alerte sur le piège du remplacement rapide du CICE

Les chefs d’entreprise de Mayotte et le MEDEF se sont exprimés sur le projet de loi de Programmation pour la refondation de Mayotte (PLPRM) tel qu’il a été adopté en commission des lois de l’Assemblée nationale. L’accélération de la convergence sociale qui va accroitre les charges des patrons dans ce contexte reste un point majeur de préoccupation, d’autant que cette convergence devait être accompagnée par le renforcement du Crédit d’impôt pour la compétitivité́ et l’emploi (CICE), qui n’a été maintenu qu’à Mayotte, et permettait un gain fiscal proportionnel au développement de l’entreprise et donc, aux recrutements. Or, en commission des lois, il a été décidé de sa disparition, pour lui substituer le dispositif de la LODEOM sociale. Il y a « risque d’arnaque » selon le Medef Mayotte. Tout d’abord parce que le dispositif de la LODEOM serait mis en place par voie d’ordonnance, or, « comme le souligne le Conseil d’Etat, la Constitution n’autorise pas à prendre par ordonnance des mesures qui relèvent du champ exclusif des lois de finances ou de de financement de la sécurité́ sociale (décision du Conseil Constitutionnel n° 99-421 DC du 16 décembre 1999) ». Une ordonnance pourrait donc ne pas passer. Ensuite, il est selon eux, impossible techniquement d’appliquer une LODEOM à Mayotte dans un délai de moins 6 mois : « D’une part, le régime de la LODEOM est multiple et doit s’adapter aux singularités et aux secteurs prioritaires de chaque territoire », il faudrait donc entièrement le repenser pour Mayotte, « d’autre part, le mécanisme général des dispositifs LODEOM est lui-même conditionné à un certain nombre d’évolutions en discussion, notamment celles liées à la réforme à venir des allègements généraux. » Trop d’incertitude donc, et il leur parait « trop précipité » de supprimer le CICE sans certitude d’un allègement des charges équivalent. A l’instar de la FEDOM, le MEDEF Mayotte exprime le souhait que l’Assemblée nationale revienne en séance publique sur ces dispositions, appelant les parlementaires à mener un travail de fond avec les représentants du monde économique avec étude d’impact.

COMMENTAIRE FEDOM :

Comme nous l’avons précisé dans notre lettre hebdomadaire n°628, nous formulons en effet le vœu que l’Assemblée nationale revienne en séance publique, dès ce lundi 23 juin, sur ces dispositions problématiques adoptées en commission. Elles sont inconstitutionnelles, et peu respectueuses de la nécessaire concertation qui doit être engagée avec les partenaires économiques, sur la base d’analyses et de données fiables sur un sujet complexe et vital pour les entreprises du territoire de Mayotte.

Aussi, nous redisons que :

  • Le sujet ne peut pas être réglé par la voie de l’ordonnance ;
  • La réforme nécessaire des dispositifs d’allègement de charges doit se faire en concertation avec les acteurs économiques, avec une mise en œuvre à l’occasion d’une prochaine loi de finances (le cas échéant au PLFSS 2026) ;
  • Le CICE doit être en parallèle maintenu le temps nécessaire à la reconstruction et au rattrapage du territoire.

Des amendements ont été travaillés dans ce sens avec les députés.

Kathy Hoarau élue nouvelle présidente du MEDEF Réunion

Le Medef Réunion a vécu un tournant ce jeudi 19 juin dernier avec l’élection de Kathy Hoarau à sa présidence, succédant à Didier Fauchard, en poste durant neuf ans. Cette nomination inaugure une nouvelle ère pour le principal syndicat patronal de l’île et Mme Hoarau devient ainsi la première femme élue à cette fonction depuis la création du Medef Réunion. Kathy Hoarau, jusqu’alors cheffe d’entreprise et ancienne présidente du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables, est entrée en lice dès le printemps, lors d’un scrutin inédit opposant trois candidats, en prônant un Medef rénové, axé sur l’innovation, la solidarité, et la défense des intérêts des acteurs économiques auprès des pouvoirs publics. Son mandat débutera dans les prochaines semaines avec la constitution de son équipe, et une feuille de route axée sur la redynamisation économique et le soutien aux entreprises en difficulté.

Voir également : Katy Hoarau élue présidente du MEDEF : Cyrille Melchior la félicite – LINFO.re ; Medef Réunion : Kathy Hoarau va-t-elle réussir à fédérer ? Élection de Katy Hoarau au Medef Réunion : les réactions locales se multiplient ; Katy Hoarau nouvelle présidente du Medef Réunion – Le Quotidien de La Réunion ; Katy Hoarau, première femme élue à la tête du Medef Réunion, entend « porter une nouvelle dynamique plus collective » pour « un développement économique et social pérenne » | Outremers360

COMMENTAIRE FEDOM :

Nous adressons nos chaleureuses félicitations à Katy Hoarau pour cette élection. Nous sommes ravis de pouvoir travailler avec la nouvelle présidente du Medef Réunion avec qui nous avons déjà eu l’occasion de collaborer régulièrement, en particulier dans le cadre de ses fonctions à la tête du Comité Outre-mer du Conseil National de l’Ordre des Experts-Comptables. Nous lui souhaitons une pleine réussite dans la poursuite de cette nouvelle mission.

La FEDOM salue l’engagement dans la compétition de Yannick Beraize et Laurent Bleriot.

La FEDOM tient enfin à remercier Didier Fauchard, président du Medef Réunion durant 9 ans, pour son dévouement au service des entreprises réunionnaises. Vice-président de la FEDOM pendant cette période, il s’est montré comme administrateur très actif de notre organisation, en particulier dans les combats les plus difficiles que la FEDOM et ses membres ont eu à mener au cours de ces dernières années.

Défiscalisation : « C’est le gouvernement qui identifie les secteurs qu’il souhaite soutenir »

Le mercredi 18 juin dernier, Benoît Petit, président du groupe Inter Invest, était l’invité de la 1ère Polynésie. Il a discuté du rôle de sa société dans l’accompagnement des entreprises en Polynésie pour accéder aux subventions et à la défiscalisation. Il a évoqué aussi les missions de son groupe, son lien avec la politique économique du gouvernement et les secteurs qui ont le plus souvent recours à ces aides.

Santé des entreprises et EDF, au cœur des débats

Les débats ont été riches samedi 14 juin dernier lors du traditionnel rendez-vous du Medef Saint-Martin. À l’invitation de son président, Michel Vogel, Cyrille Le Vély le Préfet, Fabrice Thibier, le secrétaire général de la préfecture, la sénatrice Annick Pétrus ainsi que Dominique Louisy, 3è vice-présidente de la Collectivité, ont répondu aux interrogations et, aussi, aux inquiétudes des chefs d’entreprise. En préambule, le directeur de l’agence IEDOM de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, François Groh, a présenté un point de situation sur la santé économique des entreprises.

VIE DES PARTENAIRES

Innovation, référentiels et construction durable Outre-mer : les acteurs ultramarins de la construction se mobilisent autour d’OMBREE 3

À l’Union sociale pour l’habitat (USH), parlementaires, experts techniques (Fédération des EPL, AQC, BTP, CERC, CAUE), des laboratoires et centres techniques (Cerema, BNTEC, FCBA, CRAterre, Groupe Ginger, Groupe CEBTP, CSTB) et représentants ultramarins se sont réunis pour échanger sur l’avenir du programme Ombrée et poser les premières pierres des futurs comités référentiels de la construction. Cette réunion, organisée dans la continuité des Assises de la construction durable en Outre-mer et de l’adoption récente de la loi « Encadrement des loyers et amélioration de l’habitat dans les outre-mer », marque une étape structurante pour la filière.

VIE DE LA FEDOM   

Retour sur l’Assemblée générale de la FEDOM : une matinée consacrée aux enjeux du financement des entreprises outre-mer  

Le 12 juin 2025, à l’occasion de son Assemblée Générale annuelle, la Fédération des Entreprises d’Outre-mer (FEDOM) a réuni ses adhérents, partenaires et parties prenantes dans les locaux de la Fédération Nationale des Travaux Publics à Paris, pour une journée structurée autour d’un enjeu central pour l’avenir des économies ultramarines : le financement du secteur privé. La matinée a été consacrée à un séminaire de haut niveau, qui a permis de dresser un état des lieux clair et partagé des difficultés rencontrées par les entreprises d’Outre-mer dans un contexte de tension économique, de crise assurantielle persistante et de prudence croissante du secteur bancaire. Si ce diagnostic est désormais bien établi, il est urgent de passer aux solutions.

Comment mieux mobiliser l’épargne locale ? Comment accompagner la croissance des startups ultramarines, soutenir les projets innovants, faciliter la transmission des entreprises dans des écosystèmes restreints, assurer les risques dans un contexte instable, garantir un accès au crédit à des conditions soutenables ? Autant de questions concrètes posées par les chefs d’entreprise et leurs représentants, qui attendent désormais des réponses opérationnelles, simples, stables et prévisibles.

Les échanges ont également mis en lumière plusieurs freins techniques et réglementaires : les interrogations sur l’éligibilité de certains titres auprès de la BCE, ou encore sur les conditions de couverture du risque « émeutes », témoignent de la nécessité d’adapter les outils aux réalités spécifiques des Outre-mer. Si les efforts du Trésor en matière de couverture assurantielle sont salués, la FEDOM souligne qu’il est impossible pour de nombreux territoires d’attendre 2027 face à des enjeux immédiats. Des dispositions transitoires doivent être envisagées sans délai.

Ce séminaire constitue un point d’étape dans le cadre du cycle de réflexions territoriales lancé par la FEDOM dans chaque bassin ultramarin en 2025. Il confirme la nécessité de renforcer le dialogue entre acteurs publics et privés pour faire émerger des solutions concrètes et durables.

Par la richesse des échanges, la diversité des expertises mobilisées et la clarté des attentes exprimées, cette Assemblée Générale 2025 illustre pleinement le rôle de la FEDOM comme porte-voix des entreprises ultramarines et interlocuteur actif des pouvoirs publics. La Fédération poursuivra, dans les semaines à venir, l’ensemble des chantiers évoqués pour que les constats fassent place à l’action.

La retranscription vidéo du séminaire est disponible ici et le support des présentations ici

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JOURNAL OFFICIEL

JORF du 17.06.2025

–   Décret n° 2025-545 du 16 juin 2025 modifiant le décret n° 2020-26 du 14 janvier 2020 relatif à la prime de transition énergétique

Arrêté du 16 juin 2025 modifiant l’arrêté du 14 janvier 2020 relatif à la prime de transition énergétique

JORF du 19.06.2025

–   Décret du 18 juin 2025 portant nomination du sous-préfet de Saint-Pierre – M. URSULET (David)

Décret du 18 juin 2025 portant nomination au conseil d’administration de l’Agence française de développement (AFD) (François LE VERGER)