Notre récente mission en Guyane illustre les enjeux de la conciliation de l’écologie et de l’économie. Il y a quelques années, le concept porteur était celui du développement durable, de ses trois dimensions, l’environnement, l’économie, la société. Certains voudraient qu’il fût démodé, l’impératif écologique – sauver le climat pour sauver la planète – primant sur tout. Mais la planète ne vaut qu’avec des hommes. Et, au risque d’être pédant, on rappellera qu’écologie (le discours sur la maison) a la même racine grecque qu’économie (la gestion de la maison). Il faut donc assurer la rencontre du discours et de la gestion. La mise en valeur des ressources naturelles – rarement illimitées – doit être calculée et raisonnée. Mais quelle hypocrisie à mettre sous cloche un territoire, quand l’orpaillage illégal, la pêche illégale, la déforestation illégale, l’exploitation de gisements d’hydrocarbures voisins abîment à la fois notre environnement et notre économie. L’Etat et les collectivités locales sont appelés à prendre clairement leurs responsabilités, ce qui demande du courage et de l’action, dans la durée, dans l’espace et dans l’esprit.
Une pensée pour nos amis de Mayotte qui, en même temps, affirment leur fierté d’être français et attendent de l’Etat la garantie de cette liberté essentielle qu’est la sécurité. Les entreprises Outre-mer paient une prime de risque. Parfois risque politique, parfois risque social, souvent risque sécuritaire. Au risque de leur business. A un niveau insupportable à Mayotte. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a raison de s’y attaquer et nous faisons vœu qu’il réussisse.