L’ÉDITO

Hervé MARITON
Président de la FEDOM
La FEDOM porte une belle ambition pour le développement économique des Outre-Mer. Pour servir cette dynamique, nous poursuivons notre travail d’analyse et de proposition pour le financement des entreprises. Le prochain séminaire consacré à ce thème aura lieu à la Réunion en décembre.
Quel est le bon niveau de régulation pour le développement des entreprises et le progrès de la société ? Le projet de loi voté au Sénat me laisse perplexe. Nous poursuivrons la réflexion lors d’un colloque au CESE le 17 décembre.
Ces jours-ci, le Parlement est mobilisé sur la loi de finances et la loi de financement de la Sécurité Sociale. Je veux ici remercier les parlementaires des Outre-Mer, de tous bords, pour leur mobilisation et leur action en soutien des entreprises, de l’économie de de nos territoires. Le travail se poursuit. Merci.
DU CÔTÉ DU GOUVERNEMENT

Le Gouvernement sourd aux doléances des députés ultramarins sur le soutien aux entreprises
Reçus mercredi 29 octobre par les ministres des Comptes publics et des Outre-mer, les députés membres de la délégation aux Outre-mer sont ressortis sans obtenir d’inflexions de la part des deux ministres sur l’amputation de 750 millions d’euros de soutien par an, aux entreprises ultramarines, via le dispositif « LODEOM sociale » et le dispositif de soutien fiscal à l’investissement productif, mais avec la volonté de rester « combatifs », comme ils l’ont exprimé dans différents communiqués de presse.
Ce rendez-vous avait été annoncé par le Premier ministre dans un courrier adressé à cinq élus socialistes ultramarins ayant voté la censure contre l’avis de leur parti.
La commission des finances et la commission des affaires sociales de l’Assemblée ont supprimé les articles 7 du projet de loi de finances (relatif à la défiscalisation) et 9 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (sur la LODEOM), les débats sont censés se poursuivre en séance publique en début de semaine. Au-delà, il y a fort à parier que les parlementaires ultramarins se tourneront de nouveau vers le Premier ministre en vue d’obtenir un arbitrage favorable.
Dans sa réponse au Président du groupe RDPI au Sénat, ce mercredi 29 octobre dernier, le Premier ministre a en mis en garde contre les effets potentiellement « délétères » des réformes actuelles si elles ne tiennent pas compte des réalités locales. Objectif : trouver des solutions d’adaptation rapide et durable, « mais aussi profiter de ce moment pour projeter ces dispositifs en les adaptant ».
Voir également : Budget 2026 : Sébastien Lecornu plaide pour une adaptation urgente des dispositifs fiscaux et sociaux en Outre-mer et annonce une réunion avec les parlementaires ultramarins | Outremers360 ; Nouveau coup de rabot sur les aides aux entreprises: les députés ultramarins d’une voix à Bercy – Le Quotidien de La Réunion ; Budget 2026 : des députés ultramarins demandent une rencontre avec le Premier ministre de toute urgence – Le Journal De Mayotte; Opinion. Budget out re-mer : il faut sanctuariser l’ensemble des dispositifs de soutien à l’économie et les crédits budgétaires – KARIBINFO
COMMENTAIRE FEDOM :
Pour rappel, cette réunion et ces prises de position de la part du Premier ministre, s’inscrivent dans un contexte plus large où de nombreux acteurs économiques et élus des Outre-mer ont dénoncé les impacts de la réforme de la LODEOM dans les territoires ultramarins ainsi que les coupes budgétaires sur les dispositifs fiscaux d’aide à l’investissement, envisagés par le Gouvernement.
L’article 9 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 opère, en effet, une amputation massive du dispositif LODEOM (350 millions d’euros par an en moins) par un recentrage violent de l’aide sur les bas salaires en dessous de 2 SMIC. L’ampleur de l’effort demandé est brutale et disproportionnée par rapport à ce qui est demandé aux entreprises hexagonales. Sur le seul volet des exonérations de charges patronales, la baisse proposée serait 10 fois supérieure aux économies prévues sur le régime des allègements généraux de droit commun.
Une telle évolution écraserait l’avantage différentiel du régime, fragiliserait les petites entreprises et détruirait la dynamique positive de l’emploi et des salaires observée entre 2017 et 2023. Elle renforcerait la trappe à bas salaires, réduirait les revenus des ménages et ferait grimper les prix. Les plus petites entreprises, celles de moins de 11 salariés, et les PME des secteurs stratégiques – tourisme, environnement, production locale, industrie, artisanat, agriculture – seraient les principales victimes de cette mesure d’une violence sans précédent. Compte tenu des enjeux, nous déplorons l’absence totale d’étude d’impact de la part du Gouvernement, indispensable pour évaluer la pertinence et l’efficacité de ce projet. Une telle analyse aurait éclairé les débats. La FEDOM a réalisé une simulation sur 80 entreprises sous régime LODEOM : l’article 9 provoquerait une hausse des charges patronales de 38 à 88 % selon les secteurs d’activité.
Alors que le chômage outre-mer reste nettement supérieur à celui de l’Hexagone, cette réforme est profondément injuste et destructrice.
La question est trop importante pour être traitée de manière précipitée ou improvisée.
– Les organisations économiques ultramarines considèrent que les déterminants mêmes de cette réforme – le recentrage brutal de l’aide sur les bas salaires – sont par construction néfastes à l’activité et à l’emploi.
– La recherche d’efficacité, de simplicité et d’économies sur ce régime est possible. Et elle n’est pas incompatible avec des réformes permettant d’accompagner la montée en gamme des emplois, le renforcement de l’innovation et de l’attractivité des métiers.
– Les organisations économiques demandent le report de toute réforme de la LODEOM au PLFSS 2027. Elles se tiennent à la disposition du Gouvernement et des parlementaires pour travailler à une refonte sérieuse et concertée du dispositif afin d’atteindre les objectifs précités.
La réforme du RAFIP proposée à l’article 7 du PLF 2026 opère une rupture considérable et inédite dans le soutien de l’Etat accordé aux entreprises ultra-marines : elle ampute le dispositif de soutien fiscal à l’investissement productif en Outre-mer d’environ 300 à 400 millions d’euros par an (sur un volume d’aide de 1,226 milliard environ en 2023), sans étude d’impact préalable sérieuse permettant d’en mesurer les effets sur l’emploi, l’activité et la capacité pour les entreprises à boucler leur programme d’investissement.
Les efforts budgétaires demandés aux entreprises ultra-marines sont sans commune mesure avec les efforts demandés aux entreprises de l’hexagone.
Nous rappelons en effet que les dispositifs nationaux de réduction et de crédits d’impôts nationaux ne font l’objet d’aucune mesure de rabot spécifique. En Outre-mer pourtant, si cette baisse de 30 à 40% de l’aide fiscale venait à être adoptée en l’état, elle entrainerait une véritable casse sociale et économique et porterait un coup de massue sans précédent sur des secteurs économiques vitaux, tels que le tourisme, l’industrie, la production agricole ou le BTP, elle toucherait aussi bien les TPE et les PME que les grandes entreprises.
Nous regrettons enfin que cette réforme ne prenne nullement en compte les dispositifs votés en loi de finances pour 2025 pour soutenir l’investissement en Nouvelle-Calédonie dans le contexte de crise économique que traverse actuellement ce territoire. Il en est de même pour Mayotte qui peine encore à se relever du passage du cyclone Chido.
Aussi, au vu des répercussions dramatiques pour les entreprises des territoires d’Outre-mer, que pourrait entrainer l’adoption de certaines dispositions introduites à l’article 7, toute discussion sur l’évolution des dispositions de l’article 7 doit se mener dans le respect des conditions suivantes :
– La « transmission préalable des études d’impact nécessaires à l’appréciation de toute mesure envisagée » conformément aux termes du courrier du Premier ministre daté du 15 octobre dernier, ce qui n’a pas été fait à date ;
– Un objectif de réduction de la dépense qui ne peut pas dépasser 5 à 10% du volume global de la dépense générée par ce régime afin de ne pas accroître de manière disproportionnée le déficit de compétitivité et de rentabilité avec les entreprises de l’hexagone (Des écarts de rentabilité financière marqués par des différences structurelles entre les PME dans les DOM et en France métropolitaine – Insee Analyses – 111 ) ;
– Sous réserve du respect de ces préalables, les organisations économiques sont prêtes à travailler avec les élus et le Gouvernement pour formuler rapidement des propositions, d’ici à la fin de la navette parlementaire, visant à corriger les dispositions les plus problématiques de l’article 7 du PLF 2026.

Budget 2026 : l’Outre-mer soumis à une cure d’austérité
Le Document de politique transversale (DPT) Outre-mer confirme une baisse globale des crédits pour 2026. Les exonérations LODEOM sont réduites, le logement et les investissements publics ralentis, tandis que la continuité territoriale et la transition écologique résistent à la rigueur budgétaire. Alors que les députés examinent encore la première partie du projet de loi de finances 2026, les contours du budget dédié à l’Outre-mer se précisent. Le Document de politique transversale (DPT), publié en amont des discussions, dresse le constat d’un repli budgétaire significatif : – 623 millions d’euros en autorisations d’engagement et –151 millions en crédits de paiement par rapport à 2025. Une inflexion que le Gouvernement présente comme une « rationalisation » après plusieurs exercices de rattrapage, mais qui sonne plutôt comme un coup de frein pour les économies ultramarines. Autre grand poste touché : le programme 123 « Conditions de vie Outre-mer » qui regroupe le logement, l’aménagement du territoire et l’appui aux collectivités. Ses crédits d’engagement reculent de 21 %, avec une baisse de 10 % sur la ligne budgétaire unique du logement social, de 14 % sur l’aménagement et de 51 % sur le Fonds exceptionnel d’investissement (FEI). Ces coupes pourraient ralentir la production de logements Outre-mer, alors que de nombreux ménages restent en attente. Paradoxalement, les crédits de paiement progressent de 22 % cette année : une hausse ponctuelle destinée à solder les opérations déjà lancées. L’État paie les factures de chantiers engagés, mais se garde d’ouvrir de nouvelles enveloppes pour les années à venir. Certaines missions échappent toutefois à la diète. La continuité territoriale — billets d’avion subventionnés, aides étudiantes, mobilité des ultramarins — bénéficie d’une légère hausse de 3 %. Même stabilité du côté de la transition écologique, dont les crédits sont maintenus via le Fonds vert. Dans ce paysage en recomposition, le Gouvernement met en avant une lecture plus longue : depuis 2017, les crédits Outre-mer ont augmenté de plus de 30 %. Mais cette tendance historique masque un virage plus immédiat : la fin des budgets d’expansion, remplacés par une logique de ciblage et de performance.
DU CÔTÉ DU PARLEMENT

Le Sénat adopte le projet de loi contre la « vie chère » mais craint un rendez-vous manqué
Erigée comme « urgence » par Sébastien Lecornu, la lutte contre la « vie chère » en Outre-mer a franchi une étape le 22 octobre avec l’adoption au Sénat d’un projet de loi jugé largement insuffisant par les parlementaires et les observateurs, qui craignent d’attiser la « déception » des territoires ultramarins. Les débats ont surtout révélé les frustrations des élus ultramarins. Nombre d’entre eux se sont d’ailleurs abstenus. Ces derniers espéraient en effet une loi plus ambitieuse pour défendre le pouvoir d’achat et relancer la transparence et la concurrence au sein des territoires d’Outre-mer, sujets au cœur des manifestations qui ont secoué la Martinique à l’automne 2024. « Il convient de ne pas donner de faux espoirs, qui engendreront bientôt d’amères déceptions chez nos concitoyens ultramarins », a noté Micheline Jacques, sénatrice Les Républicains de Saint-Barthélemy, et rapporteure d’un projet de loi qu’elle qualifie « d’outil de communication ».
Voir également :
Outre-mer: le Sénat s’attaque au projet de loi contre la « vie chère » et craint un rendez-vous manqué | Outremers360 ; Adoption au sénat du projet de loi contre la vie chère en outre-mer, plusieurs élus ont choisi l’abstention – Le Quotidien de La Réunion ; Loi “Vie chère” : entre urgence politique et désillusion ultramarine ; Loi vie chère Outre-mer: des élus restent sur leur faim ; Examen du projet de loi vie chère: « Loin des attentes des Outre-mer » – Le Quotidien de La Réunion ; « Pansement sur une jambe de bois », les sénateurs guadeloupéens déçus après l’adoption de la Loi contre la vie chère ; Olivier Sudrie : « Cette loi sur la vie chère est inutile et contre-productive pour les consommateurs dans les Outre-mer » – Opinion Internationale

Nouvelle-Calédonie : le Parlement entérine le report des élections provinciales
Le Parlement a définitivement approuvé mercredi 29 octobre le report à juin 2026 des élections provinciales prévues en novembre 2025 en Nouvelle-Calédonie, une première étape avant la relance des débats sur une réforme institutionnelle d’ampleur, très sensible dans un archipel meurtri par de graves violences au printemps 2024. Derrière ces questions d’agenda, se joue surtout le sort du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de l’archipel, signé en juillet. Il prévoit notamment la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution, et intègre aussi la question ultrasensible du « dégel » du corps électoral de ces élections provinciales. Actuellement, seuls certains habitants peuvent voter, notamment ceux établis sur le territoire avant 1998 et leurs descendants. C’est en partie au nom de ce « dégel » que les partisans du texte prônent le report des élections provinciales. La loi sur le report des élections pourrait donc être une première étape vers l’adoption d’une autre loi, constitutionnelle cette fois-ci, qui permettrait de transcrire l’accord de Bougival. Mais le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale coalition indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, a finalement rejeté l’accord de Bougival après sa signature et s’oppose désormais à ce report. Une manifestation du FLNKS a eu lieu le 31 octobre à Nouméa pour marquer son opposition au report des élections.
Voir également : « Étape importante », « vote honteux », « message clair »… Les réactions politiques à l’adoption du report des provinciales à l’Assemblée | Les Nouvelles Calédoniennes ; Après le report des provinciales, quelle suite pour la réforme constitutionnelle et Bougival ? | Les Nouvelles Calédoniennes ; Nouvelle-Calédonie : l’Assemblée approuve le report des élections provinciales, vote final au Sénat mercredi | Outremers360 ; Nouvelle-Calédonie : l’Assemblée vote le report des élections, le gouvernement jette le trouble

Les députés rejettent des coupes dans des dispositifs de soutien aux entreprises dans les Outre-mer
Les députés de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale ont rejeté, le 28 octobre dernier, des coupes dans les exonérations de charges sociales spécifiques aux Outre-mer, proposées par le Gouvernement dans le projet de budget de la Sécurité sociale. Alors que le Gouvernement proposait un coup de rabot sur les exonérations de charges sociales spécifiques aux Outre-mer (LODEOM), les députés ont mis un stop. Des amendements identiques de députés des groupes Liot, Rassemblement national et communiste ont été adoptés. Mais l’étape de la commission n’est qu’un tour de chauffe, et les députés devront confirmer leur vote dans l’Hémicycle, où l’examen repartira, cette semaine, de la copie initiale du Gouvernement.

La continuité territoriale « n’existe pas dans les faits »
Dans le cadre de la mission d’évaluation de l’application du principe de continuité territoriale, demandée par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), un rapport d’information a été présenté la semaine dernière à l’Assemblée nationale par les rapporteurs de cette mission, Olivier Serva (LIOT, Guadeloupe) et Annie Vidal (EPR, Seine-Maritime).
Déficits d’accès aux services publics de transport, de santé, de formation, de communication… Malgré une « réelle amélioration des aides aux mobilités », la politique nationale de continuité territoriale (PNCT) « peine aujourd’hui à répondre à des besoins extensifs », elle échoue à assurer une « égalité de traitement » entre les territoires ultramarins et l’Hexagone, constatent les rapporteurs, principe qui, selon eux, « n’existe pas dans les faits ».
Alors pour renforcer l’application du principe de continuité territoriale, les rapporteurs ont formulé dix-sept propositions dont la création d’un « droit opposable » pour tous les résidents, comme c’est le cas en Corse. Pour plus de lisibilité dans les aides, ils recommandent la création d’un « guichet unique d’information numérique sur l’ensemble des dispositifs de mobilité étudiante et professionnelle, réunissant Ladom, les Crous, les régions et les établissements d’enseignement supérieur ». Pour ce qui est des transports, ils appellent l’Etat à garantir la concurrence pour diminuer les tarifs et à affermir son soutien aux compagnies aériennes locales. Ils invitent là encore à s’inspirer du « modèle corse » de délégations de service public (DSP) passées avec des compagnies aériennes et maritimes, pour exploiter certaines liaisons et mettre en œuvre des obligations de service public (OSP). Les rapporteurs préconisent également de renforcer les connexions régionales afin que la continuité territoriale ne soit pas exclusivement tournée vers l’hexagone mais orientée vers les bassins géographiques de chaque territoire. Ce qui passe par le développement de liaisons aériennes et maritimes avec leur environnement proche. Les rapporteurs, enfin, soutiennent le déploiement de solutions numériques d’accès aux services publics.
Voir également : Outre-Mer : Évaluation de l’application du principe de continuité territoriale, Rapport de l’Assemblée nationale – Centre Inffo
VIE DES TERRITOIRES

Une vague de défaillance d’entreprises françaises et ultramarines
Les entreprises ultramarines n’échappent pas à la vague de défaillances qui frappe l’ensemble du pays. D’après un communiqué de presse d’Allianz Trade, 496 sociétés ont mis la clé sous la porte dans les départements d’Outre-mer au troisième trimestre 2025. Une légère hausse, mais qui confirme la reprise des faillites observée depuis deux ans. D’après l’étude d’Allianz Trade, presque tous les secteurs sont désormais touchés. La construction, les services ou encore les transports figurent parmi les plus affectés. Le groupe avertit par ailleurs d’un risque d’effet domino : la hausse des faillites à l’étranger pourrait entraîner dans sa chute les entreprises françaises dépendantes de l’export ou des chaînes d’approvisionnement internationales.

Un an après les mouvements populaires, l’Outre-mer plonge dans une crise des assurances
Les grandes entreprises du secteur des assurances se désengagent des territoires ultramarins, alors que l’indemnisation des révoltes de 2024 a disparu du projet de loi de finances. Les conséquences sont désastreuses pour les collectivités et pour le financement de l’économie dans ces territoires éprouvés.
COMMENTAIRE FEDOM :
Le Gouvernement avait annoncé au printemps qu’un mécanisme assurantiel de garantie anti-émeutes serait intégré au PLF 2026.
La DG TRESOR avait développé ce point en juin dernier lors de notre dernière assemblée générale. Mais le projet de loi de finances pour 2026 dans sa maquette initiale ne contient rien de tout cela. Le Gouvernement entend-il intégrer cette mesure par amendement au cours de la navette ?

Les Outre-mer, grands oubliés de la diplomatie climatique française
À l’approche de la COP30 à Belém, le Réseau Action Climat publie une analyse pour rappeler une évidence trop souvent ignorée : les territoires ultramarins, qui concentrent 80% de la biodiversité française et subissent de plein fouet les effets du dérèglement climatique, demeurent marginalisés dans la diplomatie française sur le climat.

Guadeloupe – La Région et Bpifrance mobilisés pour le développement économique
Grâce à la nouvelle convention 2025-2028 signée le vendredi 24 octobre 2025 à Basse-Terre, les deux partenaires renforcent leur collaboration pour impulser un développement économique durable au service du territoire.

Martinique – Aide financière après les émeutes : 10 millions d’euros pour soutenir les TPE et les PME
Une aide financière exceptionnelle de 10 millions d’euros a été mise en place pour soutenir les TPE et PME martiniquaises touchées par les émeutes d’octobre et novembre 2024. Les entreprises intéressées doivent déposer leur dossier en ligne avant le 30 novembre 2025, sur la plateforme dédiée du ministère des Finances publiques : https://www.impots.gouv.fr/aide-martinique-2025
Sont concernées les TPE et PME de moins de 250 salariés, fiscalement résidentes en Martinique et inscrites au répertoire national des entreprises au 31 août 2024 :
· Elles doivent avoir subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 % en octobre 2024 et de 25 % en novembre 2024, du fait des conséquences économiques des émeutes : couvre-feux, blocages, baisse d’activité, etc.
· En sont exclues les entreprises directement ciblées pendant la crise (incendies, pillages), pour lesquelles l’assurance demeure le premier recours.
· L’entreprise doit être à jour de ses obligations fiscales et sociales au 31 août 2024, ne pas être dissoute ou radiée au 31 mai 2025, et ne pas être en redressement ou liquidation judiciaire à cette date.
Montant et forme de l’aide :
· Le plafond de l’aide est fixé à 10 000 € pour octobre 2024 et à 5 000 € pour novembre 2024, soumis à la justification des pertes subies.
· Pour les entreprises récemment créées ou n’ayant pas encore d’exercice clos en 2023, le plafond est réduit : 1 500 € pour octobre et 750 € pour novembre 2024.
Ce dispositif s’inscrit dans un plan de relance économique local en cours d’élaboration, destiné à soutenir les secteurs les plus exposés : commerce, artisanat, hôtellerie-restauration et services de proximité. De nouvelles mesures structurelles pourraient être annoncées d’ici la fin de l’année, en fonction du nombre de demandes et de l’évaluation finale des pertes économiques.

Nouvelle-Calédonie – Face à une baisse inédite des recettes fiscales, la Nouvelle-Calédonie tente d’adapter son budget
En deux ans, la Nouvelle-Calédonie a connu une baisse globale de ses recettes fiscales de 54,5 milliards. Une perte supérieure de 10,3 milliards par rapport à ce qui avait été estimé lors de l’élaboration du budget primitif 2025. Réunis le 30 octobre dernier pour modifier le budget en conséquence, les élus du Congrès ont déploré un soutien financier de l’État « pas à la hauteur des enjeux ».

Les représentants de l’Outre-mer étaient nombreux au GSEF (Global Forum for Social and Solidarity Economy), le Forum mondial de l’économie sociale et solidaire qui s’est tenu à Bordeaux.
Plus que n’importe où ailleurs dans l’hexagone, dans les territoires d’Outre-mer, l’économie sociale et solidaire joue un rôle essentiel dans le développement. La signature d’une convention entre Régions de France et ESS France Outre-mer, représenté par son Président, Kamaldine ATTOUMANI, marque une avancée importante pour renforcer l’ESS dans les territoires ultramarins, mais aussi pour en valoriser les belles réussites, l’Outre-mer étant en matière d’ESS, souvent précurseur.
Voir le communiqué de presse Les Régions mobilisées pour l’ESS au Forum mondial de l’ESS 2025 – Régions de France
VIE DES PARTENAIRES

Antilles–Guyane : des territoires en mouvement, des experts- comptables au cœur de la transformation par Katy Hoarau
Les Assemblées Générales 2025 des Conseils régionaux de l’Ordre des experts-comptables de Martinique, Guadeloupe et Guyane qui se sont déroulées du 20 au 24 octobre derniers, ont confirmé la vitalité d’une profession engagée au cœur des transformations économiques et sociales des territoires ultramarins. À travers des échanges ancrés dans les réalités locales, ces rencontres ont mis en évidence la volonté commune de bâtir des économies plus durables, plus autonomes et plus robustes. Pour Katy Hoarau, Présidente du Comité Outre-Mer et Corse et Vice-présidente du CNOEC en charge de la Dynamique des territoires, ce cycle d’Assemblées illustre la capacité des experts-comptables à accompagner les transitions et à renforcer la confiance entre les acteurs économiques, les institutions et les citoyens.

Martinique – Un partenariat entre LADOM et France Services pour renforcer l’accès des Martiniquais à la mobilité
Un accord de partenariat a été signé la semaine dernière entre l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (LADOM), représentée par son directeur général Saïd Ahamada, et le réseau France Services de Martinique, représenté par le préfet de Martinique. La signature s’est tenue à la structure France Services des Terres-Sainville, à Fort-de-France. Cette convention vise à faciliter l’accès des citoyens, et notamment des jeunes, aux dispositifs de mobilité proposés par LADOM à travers le réseau France Services. Concrètement, les usagers qui se rendent dans l’un des points d’accueil France Services pourront être orientés vers LADOM pour construire leur projet de mobilité, qu’il s’agisse d’études, de formation ou d’emploi hors du territoire. Les agents du réseau disposeront pour cela de nouveaux outils d’information et d’accompagnement.

La Banque des Territoires a engagé plus de 180 millions d’euros de financements pour la reconstruction de Mayotte.
Depuis décembre 2024, la Banque des Territoires (BPI), filiale du groupe Caisse des Dépôts, a engagé plus de 180 millions d’euros de prêts pour soutenir la reconstruction après le passage de cyclone Chido et de la tempête Dikeledi. En visite à Mayotte la semaine dernière, Antoine Saintoyant, directeur général adjoint de la Caisse des Dépôts et directeur de la Banque des Territoires, a annoncé une accélération de sa mobilisation notamment en faveur des infrastructures et des logements. Il a également rappelé que l’institution agit sur plusieurs fronts simultanément, afin de répondre à l’urgence tout en préparant le développement futur du territoire dans des secteurs stratégiques tels que l’eau, la mobilité, le tourisme et le numérique.
VIE DES ADHERENTS

« Il y a un vrai appétit entrepreneurial » en Polynésie, dit le président du Medef Patrick Martin
Patrick Martin, président du Medef, était en déplacement Polynésie française la semaine dernière. Il a réitéré sa volonté de défendre la défiscalisation dans les Outre-mer face à des parlementaires nationaux qui connaissent mal son contexte. Il a déploré le paradoxe français d’un débat politique « anti-entreprises » alors que l’opinion fait aujourd’hui davantage confiance aux patrons qu’aux élus. Comme Steve Hamblin qui préside le Medef au fenua, il récuse l’idée que les salaires devraient mieux compenser la perte du pouvoir d’achat post-Covid. Enthousiaste sur le développement que peut porter l’arrivée de Google, il se dit toutefois attentif à la question de la souveraineté numérique, et pense qu’une « exploitation raisonnée » des fonds marins n’est pas à exclure. Son message aux patrons était le suivant : « Il faut être fier de ce que l’on fait ».
Voir également : Patrick Martin, président du MEDEF, en visite en Polynésie : deux jours pour rencontrer les entreprises locales

La CCIM accompagne les entreprises pour rebâtir Mayotte après le cyclone Chido
Jeudi 30 octobre dernier, la grande salle de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) était comble. Chefs d’entreprises, représentants de l’État, structures d’accompagnement… tous ont répondu présent au lancement de la cellule RéAC : Régularisation administrative et comptable. Dix mois après le passage du cyclone Chido, qui a balayé l’île et mis à genoux des centaines d’entreprises, la relance reste un mot fragile, mais essentiel. Le constat est sévère. Près de 75 % des dirigeants interrogés déclarent une baisse significative de leur chiffre d’affaires depuis la catastrophe. Seules 27 % des entreprises ont repris totalement leur activité, tandis que plus de la moitié n’ont pu relancer qu’une partie de leurs opérations. Une sur cinq, reste à l’arrêt. L’étude révèle aussi qu’environ 7 % des entreprises sont désormais en redressement judiciaire. Derrière ces chiffres, c’est tout un tissu économique qui vacille, composé majoritairement de petites structures. Le moral, lui, reste fragile : seuls 15 % des dirigeants se disent confiants pour l’avenir. Même la perspective des effets de la loi sur la reconstruction et la refondation de Mayotte divise : 36 % des chefs d’entreprises affirment y croire, 35 % n’y croient plus du tout. Face à ce constat alarmant, la CCIM refuse la résignation. La cellule RéAC se présente comme un guichet unique permettant aux entreprises sinistrées de se régulariser sur les plans administratif, fiscal et comptable, tout en leur donnant accès aux dispositifs d’aide, de financement et de formation existants. « L’objectif est de permettre la relance des activités économiques, de favoriser la régularisation administrative et d’améliorer la coordination entre les acteurs », précise le directeur Économie et Territoires de la CCIM.

SOCLE, le mouvement collectif des acteurs économiques de La Réunion pour défendre les intérêts des entreprises locales et du tissu économique de l’île
Lors d’une conférence de presse organisée à Saint-Denis la semaine dernière, les organisations patronales réunionnaises – la CPME Réunion, le MEDEF Réunion, l’ADIR, la FRBTP, l’UMIH – ont officialisé la création d’un nouveau mouvement intitulé SOCLE. Cette nouvelle structure a pour ambition de « parler d’une même voix » pour défendre et promouvoir le développement économique et social de l’île. SOCLE, selon ses membres fondateurs, est animé par deux modalités d’actions. Le mouvement affirme d’une part son ambition de défendre les intérêts des entreprises locales et du tissu économique réunionnais. Il a ainsi fixé plusieurs priorités comme la préservation des exonérations de charges patronales, le maintien de l’aide fiscale à l’investissement productif, et la promotion d’une économie locale plus robuste et tournée vers l’avenir. D’autre part, le mouvement se distingue également par une volonté de proposition, en appelant à des dispositifs « plus territorialisés, lisibles et pérennes », inscrivant les projets sur le moyen et le long terme, pour offrir aux chefs d’entreprise un cadre plus stable et favorable au développement.

L’UDE MEDEF Guadeloupe alerte sur les conséquences d’une coupe dans les fonds LODEOM
Alors que se poursuivent les débats parlementaires autour du budget 2026, la perspective d’une réduction drastique des fonds liés à la LODEOM (Loi pour le Développement Économique des Outre-mer) suscite une vive inquiétude dans le monde économique ultramarin. En Guadeloupe, l’UDE MEDEF met en garde contre une mesure qui pourrait avoir des effets dévastateurs sur les entreprises locales.

Élus et socioprofessionnels de Saint-Martin vent debout contre les coupes budgétaires annoncées
Les représentants du monde économique et politiques se mobilisent ensemble contre les coupes prévues dans la Lodeom (Loi pour l’ouverture et le développement économique de l’Outre-mer) et la défiscalisation des investissements. Pour Saint-Martin, la suppression du régime spécifique et le basculement vers le modèle DROM représenteraient une perte annuelle estimée entre 10 et 15 millions d’euros.
En savoir plus Lire l’article

Air Austral et Aircalin signent un partenariat inédit pour relier La Réunion et la Nouvelle-Calédonie via Bangkok
À compter du 1er novembre 2025, les voyageurs pourront relier La Réunion à Nouméa grâce à un nouvel accord interline conclu entre les compagnies Air Austral et Aircalin. Ce partenariat marque une avancée majeure pour la connectivité entre les territoires ultramarins français.
VIE DE LA FEDOM

Conseil des ministres : simplification de l’action publique locale en Outre-mer
Alors que le projet de loi destiné à lutter contre la vie chère dans les territoires ultramarins vient d’être voté par le Sénat, ce colloque propose d’en interroger les fondements et les effets économiques. En partenariat avec le GW Innovation and Competition Lab de l’University de Washington (fondé par Aurélien Portuese et co-dirigé par Frédéric Jenny), le Cabinet d’avocats TACTICS et la Fondation Concorde, il se tiendra le 17 décembre de 14 à 18 heures au CESE et réunira des experts français et internationaux, des élus et des chefs d’entreprise.
Le programme complet et les modalités d’inscription seront présentés dans nos prochaines parutions.
LA FEDOM SUR LES RESEAUX SOCIAUX

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JOURNAL OFFICIEL

JORF du 29.10.2025
– Arrêté du 23 octobre 2025 modifiant l’arrêté du 16 juillet 2012 relatif à l’exploitation de services de transport aérien par la société Air Caraïbes
– Arrêté du 27 octobre 2025 portant nomination du président par intérim du conseil d’administration de l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (LADOM)

JORF du 30.10.2025
– Décret du 29 octobre 2025 portant nomination de la préfète, directrice de cabinet du préfet de la région d’Ile-de-France, préfet de Paris – Mme DELAMARCHE (Karine)
– Arrêté du 22 octobre 2025 définissant le contingent annuel relatif à l’octroi de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin pour l’année 2026
– Décret n° 2025-1018 du 29 octobre 2025 relatif aux attributions du ministre des Outre-mer