L’ÉDITO

Hervé MARITON
Président de la FEDOM
Nous sommes actuellement en mission à la Réunion. Deux remarques importantes fondées sur les analyses du terrain :
- Dans l’hôtellerie : A la Réunion (comme aussi aux Antilles), il y a aujourd’hui un consensus sur une stratégie de montée en gamme. Beaucoup de projets en cours ne tiendraient pas avec les amputations évoquées tant de la Lodeom sociale que de l’aide à l’investissement.
- Sur le projet de loi « vie chère » : je ne rencontre personne qui m’en dise du bien. Il n’y aurait pas un problème ? Ni les entreprises, ni les administrations, ni les consommateurs ne croient en l’efficacité de la méthode d’encadrement administratif proposée. Il serait bien de ne pas sacrifier les entreprises, les salariés, les consommateurs d’Outre-Mer sur l’autel d’effets d’annonce.
Le récent séminaire du Conseil d’Administration de la Fedom nous a engagés sur un travail d’élaboration, à la main de chaque territoire, d’un projet de développement économique. A travailler, à partager, à promouvoir, à mettre en œuvre, à réussir. Parce que l’avenir Outre-Mer s’écrit par les entreprises.
DU CÔTÉ DU GOUVERNEMENT

Sébastien Lecornu renommé Premier ministre
Après ses entretiens vendredi 10 octobre avec les partis -PS, EELV, PCF, Renaissance, Horizons, Modem et LR-, le chef de l’État a renommé Sébastien Lecornu à Matignon. « J’accepte – par devoir – la mission qui m’est confiée par le Président de la République de tout faire pour donner un budget à la France pour la fin de l’année et de répondre aux problèmes de la vie quotidienne de nos compatriotes » a déclaré le Premier ministre juste après sa reconduction.
Durant les négociations avec les différents partis politiques la semaine dernière, Sébastien Lecornu avait notamment réaffirmé que le vote du budget et l’avenir de la Nouvelle-Calédonie devaient être parmi les « priorités qui s’imposent à l’ensemble de la classe politique ».
Voir également : L’avenir de la Nouvelle-Calédonie parmi les « priorités qui s’imposent à l’ensemble de la classe politique » dit Sébastien Lecornu | Outremers360 ; La Nouvelle-Calédonie, « un sujet de préoccupation majeure » pour Sébastien Lecornu | Outremers360

Lecornu II : un nouveau Gouvernement nommé ce dimanche soir
Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron se sont entretenus dans la soirée de ce dimanche 12 octobre. L’Elysée a annoncé par communiqué la liste des 34 ministres. La nouvelle équipe du Premier ministre comporte plusieurs nouveautés notables par rapport au gouvernement éphémère annoncé il y a une semaine. Selon l’entourage du Premier ministre, Sébastien Lecornu a « proposé un mélange de société civile avec des profils expérimentés et de jeunes parlementaires ».
Voir également : Lecornu II : découvrez la composition du nouveau gouvernement – Public Sénat

Gouvernement Lecornu II : Naïma Moutchou remplace Manuel Valls au ministère des Outre-mer
La députée Horizons, Naïma Moutchou remplace Manuel Valls au ministère des Outre-mer. Elle était jusqu’ici ministre démissionnaire de la Transformation et de la Fonction publique. Contrairement à son prédécesseur, Naïma Moutchou n’est pas ministre d’État.
DU CÔTÉ DU PARLEMENT

Investissement de l’État en Outre-mer : il faut « mieux écouter les collectivités », selon un rapport déposé à la Commission des finances du Sénat
Les sénateurs Stéphane Fouassin (groupe RDPI, Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, La Réunion) et Georges Patient (RDPI, Guyane), rapporteurs spéciaux des crédits de la mission « Outre-mer », ont présenté début octobre devant la commission des finances du Sénat leur rapport d’information intitulé « Soutien de l’État à l’investissement des collectivités ultramarines ». Si les auteurs reconnaissent que les dispositifs existants présentent un réel intérêt, ils préconisent également de renforcer la participation des collectivités aux décisions d’attribution des subventions d’investissement de l’État, et de simplifier l’accès aux outils de soutien à l’ingénierie locale. Ils ont également formulé plusieurs recommandations pour pallier les failles des contrats de convergence et de transformation, qui ont remplacé à partir de 2019 les contrats de plan État-Région.
Voir également : Investissements en Outre-mer : le Sénat appelle à impliquer davantage les collectivités

Davy Rimane dénonce l’oubli des Outre-Mer face au chaos politique national
Alors que la France traverse une crise politique inédite, marquée par l’absence d’un Gouvernement stable et l’arrêt des travaux parlementaires depuis fin juillet, le président de la délégation Outre-Mer de l’Assemblée nationale, le député guyanais Davy Rimane, alerte sur la situation. Pour lui, l’instabilité institutionnelle ne fait que renforcer un constat ancien : les territoires ultramarins restent les grands oubliés de la République.

Rapport d’information déposé par la commission des finances de l’Assemblée nationale sur l’application des mesures fiscales
Le rapport d’information sur l’application des mesures fiscales a été déposé par le député Charles de Courson (LIOT) le mardi 30 septembre 2025, alors encore rapporteur général de la commission des Finances à l’Assemblée nationale. Il détaille notamment les mesures de rationalisation et de verdissement des aides fiscales à l’investissement en Outre-mer introduites dans la loi de finances pour 2024.
COMMENTAIRE FEDOM :
En amont de l’examen du projet de loi de finances relatif à l’exercice suivant, le rapport d’information sur l’application de la loi fiscale (RALF) permet classiquement au rapporteur général de la commission des finances de faire un point sur la mise en œuvre des dispositions fiscales figurant dans la loi de finances précédente, sur la base de réponses du Gouvernement.
Ce rapport est notamment l’occasion d’examiner les conditions de mise en œuvre des dispositifs fiscaux outre-mer votés en loi de finances pour 2024.
Pour rappel, après d’intenses débats au Parlement et une mobilisation forte de la FEDOM et des organisations économiques territoriales, l’article 75 de la loi de finances 2024 est venu modifier plusieurs aspects du régime de l’aide fiscale à l’investissement productif outre-mer.
Le législateur a exclu du champ de l’aide fiscale à l’investissement productif outre-mer :
– Tous les investissements productifs donnés en location ou mis à disposition de ménages et syndicats de co-propriétaires, y compris dans le cadre de contrats incluant la fourniture de prestations de services. Cette suppression vise notamment les chauffe-eaux solaires équipant les ménages ;
– L’acquisition des véhicules de tourisme qui ne sont pas strictement indispensables à l’exercice d’une activité aquacole, agricole, sylvicole ou minière. Toutefois, les véhicules émettant une quantité de dioxyde de carbone inférieure ou égale à 117 grammes par kilomètre exploités dans le cadre de l’activité de location de véhicules ou d’une activité de transport public de voyageurs, restent éligibles, mais l’assiette de l’aide fiscale afférente à ces investissements est plafonnée à 30 000 euros ;
– Les activités de location de meublés de tourisme au sens de l’article L. 324-1-1 du code du tourisme. Toutefois l’exploitation de chambres d’hôtes, ainsi que l’exploitation de meublés de tourisme classés, lorsque l’exploitant réalise directement l’ensemble des prestations mentionnées au b du 4° de l’article 261 D du code général des impôts, à savoir, outre l’hébergement, le petit déjeuner, le nettoyage régulier des locaux, la fourniture de linge de maison et la réception de la clientèle, ne sont pas concernées par cette exclusion. En outre, la durée d’affectation et d’exploitation des investissements consistant en la construction ou la réhabilitation lourde d’immeubles autres que ceux à usage d’habitation ou en l’acquisition ou la construction d’immeubles exploités dans le cadre d’une activité de location de meublés de tourisme classés ou de chambres d’hôtes telle que définie au g du I de l’article 199 undecies B du CGI est portée à 15 ans.
Le législateur a inclus dans le champ de l’aide fiscale à l’investissement productif outre-mer :
– Les investissements réalisés par les entreprises sur des installations de production d’électricité utilisant des panneaux photovoltaïques dont la production est affectée pour au moins 80 % à l’autoconsommation par l’exploitant et dont le prix de revient hors taxes, incluant les frais de pose et d’équipement, est supérieur ou égal à 250 000 euros ;
– L’acquisition de friches hôtelières ou industrielles faisant l’objet de travaux de réhabilitation lourde.
– Les travaux de réhabilitation lourde d’immeubles autres que ceux à usage d’habitation.
Dans son rapport, Charles de Courson indique en substance que la mise œuvre opérationnelle de ces différentes mesures reste parcellaire, et qu’il est donc trop tôt pour en mesurer tous les effets. Il cite l’exemple de l’éligibilité des travaux de réhabilitation lourde d’immeubles autres que ceux à usage d’habitation, encore non applicable car conditionnée à une validation par la Commission européenne. La loi de finances pour 2024 prévoit en effet qu’elles s’appliquent à une date fixée par décret qui ne peut pas être postérieure de plus de six mois à la date de réception par le Gouvernement de la réponse de la Commission européenne permettant de considérer la disposition lui ayant été notifiée comme conforme au droit de l’Union européenne en matière d’aides d’État. Selon les informations transmises au rapporteur général, une pré‑notification a été transmise à la Commission européenne le 30 mai 2024. Après l’échange de deux questionnaires entre le second semestre de l’année 2024 et le premier semestre de l’année 2025, la Commission européenne a invité les autorités françaises à passer au stade formel de la notification. Ces dernières sont désormais en attente de la réponse de la Commission.
S’agissant des investissements réalisés dans le secteur du transport, les autorités françaises ont interrogé la Commission européenne, qui a confirmé que l’exclusion qui résultait de la nouvelle rédaction du RGEC relevait d’une erreur matérielle. Et qu’en conséquence, les investissements réalisés dans le secteur des transports doivent donc toujours être regardés comme bénéficiant d’une exemption de notification.
En revanche, les aides allouées au secteur du haut débit sont bien suspendues à date rappelle Charles de Courson. Il ressort des réponses adressées à l’ancien rapporteur général qu’une pré-notification a été adressée à la Commission européenne le 17 mai 2024. Cette dernière a ensuite confirmé l’impossibilité d’autoriser cette mesure car celle-ci « ne répond pas aux conditions prévues par les lignes directrices relatives aux aides d’État en faveur des réseaux de communication à haut débit, qui imposent que l’aide soit ciblée dans les seules zones dépourvues de réseau ou dans lesquelles il n’est pas envisagé de déployer un réseau capable de répondre aux besoins des utilisateurs finaux (obligation de procéder à une cartographie détaillée des zones et à une consultation publique). D’autre part, elle n’est pas compatible avec les lignes directrices concernant les aides d’État à finalité régionale qui excluent les aides à l’investissement dans le secteur du haut débit ». La FEDOM se mobilise pour obtenir, dans le cadre de la révision à venir du RGEC, que le secteur du haut débit et de la connectivité numérique pourra bien continuer d’être éligible aux aides à l’investissement à finalité régionale dans les RUP.
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La publication de ce rapport – qui, en substance, nous indique qu’il est trop tôt pour mesurer les impacts réels des différentes mesures sur les dispositifs de soutien fiscal à l’investissement en Outre-mer adoptées par le parlement en loi de finances pour 2024 – intervient alors que le Gouvernement s’apprête à présenter dans le PLF 2026 un nouveau volet de réformes sur ce régime en vue de réaliser près de 400 millions d’euros d’économies par an sur un volume d’aide d’environ 1 milliard.
La principale mesure consisterait à réduire de 11 points l’ensemble des taux de réduction et de crédit d’impôt applicables outre-mer. Nous redisons ici notre opposition totale à cette mesure qui aboutirait factuellement à réduire de 30 à 40 % l’aide fiscale apportée aux porteurs de projets pour financer leur investissement. Une telle mesure, appliquée aux entreprises ultramarines – en particulier les petites et les moyennes – qui ont structurellement peu de fonds propres, des niveaux de rentabilité inférieurs aux entreprises de la métropole et qui dès lors se retrouveront dans l’impossibilité de boucler leur plan de financement, entrainera des impacts systémiques à l’échelle des territoires. Elle n’est tout simplement pas acceptable.
Nous réitérons également notre opposition à la mesure de plafonnement de l’aide fiscale pour la construction ou la rénovation de projets hôteliers telle que fixée, de manière uniforme outre-mer, à 7000 €/m². Le montant fixé, sans étude d’impact préalable rendrait de toute évidence impossibles les projets de catégorie 4 et 5 étoiles, pourtant essentiels pour l’image, l’attractivité internationale et le développement touristique de nos territoires, et qui sont de loin les plus pourvoyeurs d’emploi. Si la FEDOM ne s’oppose pas par principe à un plafonnement de l’aide fiscale dans ce secteur, il est indispensable qu’une mission d’évaluation menée par l’Inspection générale des Finances soit mise en place pour analyser sérieusement le coût réel des projets de construction ou de rénovation des structures hôtelières en Outre-Mer, par territoire et par catégorie (NC, 1*, 2*, 3*, 4*, 5*) préalablement à la définition d’un éventuel plafond de la base éligible.
Nous alertons également sur l’introduction d’une mesure visant à conditionner le bénéfice de l’aide fiscale pour l’achat de véhicules lourds au respect de normes d’émissions dont les critères de mise en œuvre sont renvoyés à un décret. Si l’intention de verdir les investissements consistant en l’acquisition de véhicules à moteurs est louable, il convient en revanche que la mesure soit conforme à la réglementation locale dans la collectivité d’Outre-mer concernée, d’une part, et qu’elle soit applicable en pratique dans ladite collectivité, d’autre part. S’agissant de l’application pratique de nouvelles mesures relatives à des véhicules à moteur circulant dans les collectivités d’Outre-mer de l’article 74 de la constitution, il convient de rappeler que les caractéristiques techniques des carburants ne sont pas toujours en adéquation avec les dernières évolutions européennes. En l’absence de distribution régulière de véhicules de transport lourd aux dernières normes européennes, les distributeurs de pièces détachées et techniciens en charge de la maintenance ne disposent pas des références nécessaires et ne sont pas formés à l’entretien de ce type de véhicules.
Enfin, nous rappelons la nécessité de réécrire les mesures transitoires. La rédaction actuelle, en fixant des conditions excessivement rigides, exclut une part importante des projets pourtant éligibles et bien engagés. Loin d’apporter la visibilité et la sécurité indispensables aux porteurs, elle introduit une instabilité juridique et financière qui menace la concrétisation de projets déjà engagés. La date proposée de 2027 est incompatible avec la réalisation de projets d’envergure dont la durée de travaux dépasse largement les 24 mois et pour les plus ambitieux 36 mois. Afin d’assurer sécurité juridique et égalité de traitement, il convient de prévoir des conditions transitoires réalistes, inspirées du précédent de la TVA NPR, où l’exigence d’acompte ne fixait pas de seuil chiffré pour les opérations mobilières. Pour les opérations immobilières et les opérations mixtes, l’acompte ne peut évidemment pas être un critère, celui de l’engagement d’études ou de la maîtrise du foncier (par suite d’un achat ou la signature d’une promesse de vente) nous semble plus pertinent. Enfin, concernant la date d’achèvement, il est impératif de l’adapter aux réalités de terrain. Une échéance fixée à 2027 est incompatible avec le cycle des projets immobiliers structurants. Pour garantir leur faisabilité sans générer d’effets d’aubaine, une date limite portée à 2028 apparaît comme le compromis nécessaire.
En synthèse, proposer près de 400 millions d’euros de rabot sur un volume d’un milliard par an, c’est organiser une déstabilisation massive des principaux secteurs d’activité de l’économie de production locale et c’est ouvrir la voie à une spirale récessive.
Le risque de mouvements sociaux inédits est réel, dans un contexte de fortes tensions sur le pouvoir d’achat et de chômage persistant.
Au-delà des chiffres, c’est le contrat de confiance entre l’État et les Outre-mer qui serait rompu si les moyens d’une politique différenciée, adaptés à nos réalités structurelles, venaient à ce point à être remis en cause. D’autant que le Gouvernement ne prévoirait pas de proposer, à l’échelle de la métropole, une telle augmentation des charges et des impôts des entreprises de l’hexagone sur des dispositifs équivalents.
Nous espérons que les débats à venir au Parlement permettront de revenir sur ces mesures.
DU CÔTÉ DE L’UNION EUROPÉENNE

Cyclone Chido et Garance : la Commission européenne veut débloquer 110,8 millions d’euros pour Mayotte et La Réunion
La Commission européenne a annoncé avoir proposé qu’une enveloppe de 110,8 millions d’euros soit ajoutée au Fonds européen de solidarité pour aider Mayotte et La Réunion, touchées respectivement par les cyclones Chido et Garance. La mesure doit être ensuite approuvée par le Parlement européen et le Conseil. 89,6 millions d’euros seraient fléchés pour Mayotte et 21,2 millions d’euros pour La Réunion, soit 110,8 millions d’euros. La Commission rappelle que ce fonds de solidarité est destiné à plusieurs usages, il peut être aussi bien utilisé pour la réparation des infrastructures endommagées, la protection des populations touchées via de l’hébergement temporaire, et l’amélioration des infrastructures de prévention. Il soutient également la sauvegarde des sites du patrimoine culturel et les opérations de nettoyage.
Voir également : Mayotte n’a pas « raflé » l’aide européenne : elle a encaissé le cyclone le plus dévastateur de son histoire – Le Journal De Mayotte

Faciliter l’accès à un logement abordable : la Commission lance une consultation sur la révision des aides d’État
La Commission européenne a lancé le 3 octobre 2025 une consultation publique sur la révision des règles en matière d’aides d’État visant à aider les États membres à agir en matière de logement abordable. L’objectif de cette révision des règles relatives aux services d’intérêt économique général (SIEG) est de permettre aux pays de l’UE d’intervenir plus rapidement et plus simplement en faveur de logements abordables, en révisant la décision 2012/21/UE sur les SIEG. Cela contribuera aux efforts consentis par la Commission pour répondre aux besoins des citoyens européens en matière de logement. Cette révision est censée offrir aux États membres un nouvel outil pour faire face à l’urgence de la crise du logement, tout en respectant le principe de subsidiarité, en leur permettant d’adapter ces règles à leurs besoins contextuels spécifiques. À cette fin, une nouvelle catégorie d’exemption est ajoutée à la décision sur les SIEG pour le logement abordable, qui permet d’octroyer des aides d’État sans devoir les notifier à la Commission. La nouvelle définition proposée dans le projet de décision sur les SIEG est la suivante : « Logement destiné aux ménages qui ne sont pas en mesure, en raison des conséquences du fonctionnement du marché, et notamment des défaillances du marché, d’accéder à un logement à des conditions abordables ». Le projet de décision prévoit des conditions spécifiques pour les services d’intérêt économique général en matière de logement abordable. La nouvelle décision sur les SIEG propose également d’introduire des changements sectoriels concernant les médicaments critiques, ainsi que les secteurs aérien et maritime. La révision comprend aussi des modifications visant à mettre à jour et à simplifier les règles.
Tout citoyen ou toute entreprise, autorité publique ou association ayant un intérêt peut contribuer à la consultation publique jusqu’au 4 novembre 2025 par l’intermédiaire du site web de la DG COMP.
COMMENTAIRE FEDOM :
Jusqu’à mi-2014, les aides au logement social en Outre-mer, et notamment les aides fiscales en faveur de la construction et de la rénovation, étaient placées sous le régime des Aides à Finalités Régionales (AFR), et donc soumises à une intensité d’aide maximale. A partir de 2014, les autorités françaises se sont engagées à mettre la mesure du crédit d’impôt en faveur de la construction et de la rénovation de logements sociaux en Outre-mer (article 244 quater X du CGI), ainsi que la partie de la défiscalisation qui procure un avantage aux sociétés et organismes de logement social (article 199 undecies C du CGI et articles 217 undecies et duodecies du CGI), en conformité avec la décision SIEG de 2011. Cette décision reconnait la spécificité du financement des activités assurant une mission d’intérêt général et donc la compatibilité des aides d’État avec certains services d’intérêt économique général sous certaines conditions dont :
– L’existence d’un mandat : Les organismes HLM sont chargés par actes officiels de mandat, de la gestion du SIEG du logement social et de l’exécution des obligations de service public qui en découlent ;
– La vérification régulière de l’absence de surcompensation par des autorités de contrôle.
Le SIEG est ainsi un régime non plafonné en termes d’intensité d’aide et exempté de notification pour les OLS. Les aides allouées aux investisseurs privés sont quant à elles bien soumises à une notification.
VIE DES TERRITOIRES

Martinique – Évolution statutaire : les élus unanimes pour l’octroi d’un pouvoir normatif au territoire
Le congrès des élus de Martinique qui devait durer deux jours s’est finalement achevé dès le 8 octobre. Après une journée de travail, les élus se sont prononcés à l’unanimité pour dessiner le projet d’un pouvoir normatif autonome, domicilié en Martinique, permettant d’adapter et d’édicter des normes différentes du droit commun.

Martinique – L’Autorité de la concurrence se déplace sur le territoire
Le 29 janvier 2025, le Gouvernement a, par l’intermédiaire du ministre des Outre-mer et du ministre de l’Économie, saisi l’Autorité de la concurrence d’une demande d’avis portant sur les marges des importateurs-grossistes et distributeurs des produits alimentaires de première nécessité en Martinique. Dans ce cadre, l’Autorité de la concurrence a annoncé le déplacement la semaine dernière, d’une délégation sur l’île, constituée de Gwenaëlle Nouët, rapporteure générale adjointe et référente outre-mer, ainsi que plusieurs rapporteurs des services d’instruction. Afin d’être au plus près de la réalité du terrain, l’Autorité souhaite notamment rencontrer chefs d’entreprises, associations et partenaires sociaux, ainsi que la Collectivité territoriale et l’autorité préfectorale, pour échanger sur le fonctionnement concurrentiel des marchés en Martinique. Ces auditions permettront à l’Autorité d’affiner son diagnostic sur le niveau des marges des importateurs-grossistes et distributeurs des produits alimentaires de première nécessité en Martinique afin de formuler des recommandations adaptées à une croissance équilibrée de l’économie insulaire, alliant gains de productivité pour les entreprises et amélioration du pouvoir d’achat pour les consommateurs martiniquais. L’Autorité de la concurrence prévoit de rendre ses conclusions au Gouvernement en début d’année 2026.

Mayotte – Un recensement « exceptionnel » après les polémiques sur le nombre réel d’habitants
Accusé par le personnel politique local de sous-estimer la population, l’Insee a lancé un recensement exhaustif en partenariat avec les communes. Près de 800 agents vont sillonner le territoire du 27 novembre 2025 au 10 janvier 2026.

Nouvelle-Calédonie – Le Congrès valide la seconde tranche du prêt garanti par l’Etat
Les élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie ont adopté le 8 octobre dernier une délibération pour habiliter le président du Gouvernement à signer pour la seconde tranche du prêt garanti par l’Etat. Cela ouvre la voie à la réception de 28,6 milliards de francs, un an et demi après les violences de mai 2024.

Nouvelle-Calédonie – Une économie en chute libre, le PIB s’effondre de 13,5 %
C’est un choc d’une rare violence : selon les dernières données du CEROM, le PIB calédonien a reculé de 13,5 % en 2024. CEROM veut dire Comptes Économiques Rapides pour l’Outre-mer : un partenariat officiel (INSEE, IEOM/IEDOM, AFD, ISEE-NC, etc.) qui publie des chiffres macro pour les territoires ultramarins (PIB, emploi, conjoncture). Dix ans d’efforts envolés, un niveau de richesse revenu à celui de 2015. Les économistes y voient le symptôme d’un territoire à bout de souffle, miné par la crise du nickel, les tensions politiques et un climat social délétère.

Polynésie française – +125 % de SDF en Polynésie entre 2018 et 2023, le rapport alarmant de la CTC sur la pauvreté
La Chambre territoriale des comptes (CTC) de Polynésie Française a dévoilé le 6 octobre dernier un rapport sur l’action du Pays dans la politique de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Les magistrats financiers notent un manque d’efficacité dans de nombreux domaines, du financement à l’organisation. Le rapport met notamment en exergue le nombre de sans-abris qui a progressé de près de 125% entre 2018 et 2023 selon les données publiées par la direction des Solidarités, des familles et de l’égalité (DSFE). Dans ses recommandations, la CTC demande que soient mis en œuvre dès à présent les moyens nécessaires pour atteindre l’objectif de produire 800 logements sociaux neufs chaque année.
Voir également : +125 % de SDF en Polynésie entre 2018 et 2023, le rapport alarmant de la CTC sur la pauvreté • TNTV News – Tahiti Nui Télévision

Polynésie française – L’embellie touristique se confirme en 2025
D’après l’institut de la statistique de Polynésie Française, le secteur du tourisme polynésien a connu une hausse de 7,5% entre août 2024 et aout 2025. C’est presque 2 000 touristes en plus. A Moorea, cette hausse a donné le sourire aux hôtels, pensions de famille et aux prestataires.

La Réunion – Coup d’envoi d’une saison 2025-2026 « prometteuse » des croisières
La saison des escales de croisières a officiellement débuté à La Réunion, avec l’arrivée du navire The World au Port Est. Ce bateau très haut de gamme a marqué la première escale avec nuitée de cette nouvelle campagne. Selon le Comité Réunionnais du Tourisme (CRT), la saison 2025-2026 s’annonce prometteuse avec 34 escales programmées jusqu’en mai prochain. Les compagnies AIDA Cruises, MSC Cruises, Noble Caledonia et Hapag-Lloyd Cruises figurent parmi les autres acteurs attendus, témoignant de la diversité de l’offre et de la montée en gamme du segment croisière sur l’île. « Le développement de la filière croisière est un enjeu majeur pour diversifier les clientèles et générer de nouvelles retombées économiques sur les territoires », souligne le CRT, qui table sur une saison en hausse après les 32 escales enregistrées en 2024-2025.
Voir également : [Grand format] Croisières Outre-mer : entre profit et protection de l’environnement, le difficile équilibre

Saint-Martin – L’AFD officialise son prêt de 10 millions d’euros en faveur de la collectivité
Vendredi 3 octobre dernier, la Collectivité de Saint-Martin a officialisé l’octroi d’un prêt de 10 millions d’euros par l’Agence française de développement (AFD). Ce prêt va permettre de financer différents projets et chantiers de la collectivité : constructions des deux collèges 600 et 900, éclairages publics et construction de la nouvelle caserne des pompiers de Saint-Martin. Le remboursement de ce prêt est prévu sur 20 ans.

Saint-Martin – le conseil territorial sauve la compagnie Air Antilles avec 3 millions d’euros
Le 6 octobre dernier, les élus du Conseil territorial de Saint-Martin ont adopté à 7 voix pour (7 voix contre et 5 absentions) un nouvel apport financier de 3 millions d’euros, sous forme de prêt, à la compagnie Air Antilles. Deux ans après la reprise d’Air Antilles, la Collectivité de Saint-Martin, actionnaire majoritaire, a investi plus de 16 millions d’euros pour la maintenir à flot.
Voir également : Air Antilles poursuit son expansion grâce à 3 M€ de Saint-Martin… mais reste sous contrainte financière et réglementaire
RAPPORTS, ETUDES, AVIS, JURISPRUDENCES

IEDOM / IEOM – Observatoires des tarifs bancaires appliqués aux particuliers dans les Outre-mer – rapports annuels 2024-2025
Les Instituts d’émission IEDOM et IEOM ont publié les rapports annuels des Observatoires des tarifs bancaires appliqués aux particuliers dans les Outre-mer. Les rapports mettent en lumière des dynamiques différenciées entre les territoires entre avril 2024 et avril 2025. Dans les DCOM de la zone euro, huit des quatorze tarifs bancaires observés demeurent supérieurs à ceux pratiqués dans l’Hexagone, sans réduction notable des écarts. En revanche, dans les COM du Pacifique, les écarts tarifaires avec l’Hexagone tendent à se réduire.
Voir également : Les principaux tarifs bancaires augmentent en Nouvelle-Calédonie mais se rapprochent des niveaux de l’Hexagone

Statistiques publiques : un regard actualisé sur les Outre-mer
L’Insee a publié son livret 2025 sur la statistique publique dans les Outre-mer, un document qui dresse un panorama actualisé des données produites dans les Départements et régions d’Outre-mer (DROM) et les Collectivités d’Outre-mer (COM), tout en rappelant les spécificités locales de chaque territoire. Dans les DROM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte), les opérations statistiques nationales sont déployées comme en métropole, avec des enquêtes complémentaires menées avec la Direction générale des Outre-mer (DGOM) sur des sujets propres à ces territoires, tels que l’illettrisme ou les mutations sociodémographiques. Dans les COM, les instituts territoriaux de statistique produisent leurs propres indicateurs, en s’appuyant sur leurs fichiers administratifs et des enquêtes locales auprès des ménages ou des entreprises. En Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, des comptes économiques annuels sont également établis. L’Insee reste responsable du recensement de la population dans tous les territoires ultramarins. La collecte est annuelle pour Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, et quinquennale pour la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna.
VIE DES PARTENAIRES

L’IEOM met en garde le public contre les activités de CINIERI FINANCE qui propose des solutions de financement sans agrément
L’IEOM a eu connaissance d’offres de prêt proposées sur les territoires de Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et de la Polynésie Française, tant sur Internet que sur des comptes Facebook, par une société dénommée CINIERI FINANCE. L’IEOM rappelle que la société CINERI FINANCE ne dispose d’aucun agrément régulièrement délivré par l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), autorité administrative en charge de l’agrément et de la supervision des établissements financiers. Aussi, elle n’est pas autorisée à proposer des solutions de financement dans les collectivités françaises du Pacifique rappelle l’IEOM. Il apparaît de plus que CINIERI FINANCE dispose de plusieurs comptes Facebook illustrés par des photographies usurpant l’identité d’un homme politique français.
VIE DES ADHERENTS

La CCI NC veut raviver les centres-villes de Nouvelle-Calédonie
Un commerce sur six est actuellement vacant dans le centre-ville de Nouméa. Face à ce phénomène, la chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie tire la sonnette d’alarme et prépare plusieurs actions pour redonner du souffle aux centralités commerciales du territoire.

Le MEDEF Guyane tire la sonnette d’alarme sur une crise d’assurabilité dans le territoire
Le MEDEF Guyane alerte sur une situation jugée « critique » pour les entreprises du territoire, confrontées à une hausse sans précédent des primes d’assurance et au désengagement progressif de plusieurs assureurs historiques. Selon l’organisation patronale, plus de 20 % des entreprises locales sont déjà affectées par cette « crise d’assurabilité », notamment dans les secteurs industriels et de transformation, particulièrement exposés aux risques climatiques et structurels. « Des résiliations brutales, parfois sans justification, et des augmentations démesurées menacent directement l’emploi, la cohésion sociale et le développement économique du territoire », déplore Dave Drelin, président du MEDEF Guyane. L’organisation patronale appelle ainsi les pouvoirs publics et les compagnies d’assurance à se mobiliser « pour trouver des solutions concertées et durables ».

Nouvelle-Calédonie : des rencontres pour dynamiser la filière viande bovine bio
La Chambre d’Agriculture et de la Pêche de Nouvelle-Calédonie a organisé le 7 octobre dernier à Boulouparis, la troisième édition des « Rencontres de qualité », une journée d’échanges consacrée à la filière de la viande bovine biologique et à ses acteurs. L’objectif de cet événement était de renforcer les liens entre les différents intervenants du secteur afin de favoriser des partenariats durables. Avec seulement sept éleveurs bovins actuellement labellisés en Nouvelle-Calédonie, ces rencontres représentent une étape importante dans la structuration et le développement de la filière viande bio sur le territoire.

Responsabilité sociétale : les petites entreprises de Saint-Martin montrent la voie
Vendredi 3 octobre dernier, la chambre de commerce de Saint-Martin accueillait la dernière journée d’un séminaire de 3 jours sur la RSE, pour Responsabilité sociale/sociétale des entreprises, organisé par le “Club Les Entreprises s’engagent”.
Sept chefs d’entreprises se sont déplacés pour en apprendre un peu plus sur cette manière écoresponsable et éthique de gérer un business. Durant trois jours, une poignée d’entrepreneurs de l’île ont participé à une formation autour de la RSE. Objectif : transformer les bonnes intentions en actions locales, pour une économie plus durable et solidaire.

Une charte pour fluidifier la commande publique en Guyane
Les acteurs de la vie économique de Guyane se sont rassemblés, avec les représentants des instances publiques locales, le 9 octobre, pour signer la Charte départementale relative aux délais de paiement et à la commande publique. Le respect des délais de paiement par les collectivités et l’État est une priorité essentielle à la survie des entreprises. Sur le territoire, la commande publique représente plus de 65 % de l’ensemble de la commande globale, d’après la DGFIP (Direction générale des Finances publiques). Carine Sinaï-Bossou, présidente de la CCIG (Chambre de commerce et d’industrie) et signataire du document affirme que « Plus de 115 entreprises sont en cessation de paiement depuis le début d’année. Certaines nous disent que leurs problématiques viennent des délais de paiement. On doit leur permettre de diminuer ces délais et leur donner un souffle pour qu’elles ne se retrouvent pas dans cette situation. »

Guadeloupe – CariPorts II, un label pour renforcer la performance environnementale des ports caribéens
Le Grand Port Maritime de la Guadeloupe (GPMG) poursuit son engagement en faveur de la transition écologique avec le lancement de CariPorts II, une nouvelle phase du projet de coopération régionale dédié à la modernisation et à la durabilité des ports de la Caraïbe. Porté dans le cadre du programme Interreg Caraïbes et mené en partenariat avec la Caribbean Shipping Association, le projet CariPorts vise à accompagner les ports de la région face aux défis climatiques.
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JOURNAL OFFICIEL

JORF du 07.10.2025
– Décret du 6 octobre 2025 relatif à la cessation des fonctions du Gouvernement
– Décret du 6 octobre 2025 relatif à l’expédition des affaires courantes relevant du ministère des armées et des anciens combattants

JORF du 08.10.2025
– Arrêté du 6 octobre 2025 portant nomination au cabinet du ministre d’État, ministre des Outre-mer

JORF du 10.10.2025
– Décret du 10 octobre 2025 portant nomination du Premier ministre

JORF du 12.10.2025
– Arrêté du 1er octobre 2025 portant nomination au conseil d’administration de l’Etablissement public de reconstruction et développement de Mayotte

JORF du 13.10.2025
– Décret du 12 octobre 2025 relatif à la composition du Gouvernement