LETTRE HEBDOMADAIRE D’INFORMATION DE LA FEDOM N°626 – Lundi 02 juin 2025

L’ÉDITO

Hervé MARITON
Président de la FEDOM

L’emploi d’abord. La Fedom travaille à une initiative, début 2026, pour promouvoir les emplois Outre-mer, attirer les compétences, encourager les jeunes – parmi lesquels, bien sûr, les ultramarins achevant leurs études en métropole – à déployer leurs talents dans les entreprises des Outre-mer.

Les taux d’emploi Outre-mer sont très inférieurs aux taux de métropole, le taux France entière étant lui-même trop faible comparé à la plupart de nos partenaires. Le rapport IGF/IGAS sur la LODEOM a le mérite de porter (p. 16) un écart de près de 20 points aux Antilles et à la Réunion, 30 points en Guyane. Le député Mathieu Lefèvre nous indique par ailleurs (Tribune Dimanche 1er juin) que si le taux France (68,9% fin 2024) égalait celui des Pays-Bas (82,3%), nous n’aurions plus de problèmes de déficit public. C’est dire le chemin à parcourir pour la France, et plus encore en Outre-mer. Ce n’est alors pas vraiment cohérent d’imaginer aggraver le coût du travail et, nécessairement, dégrader le taux d’emploi et renchérir les prix.

Sourions si le sujet n’était important. Le rapport analyse – démarche bienvenue – les problèmes structurels des entreprises Outre-mer. Il compare les coûts de crédit bancaire (p. 17). Juste sur cette analyse, les chiffres sont faux. On nous parle de crédits immobiliers France entière à 0,94% en janvier 2024. Vous avez des exemples ? 

DU CÔTÉ DU GOUVERNEMENT

Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron va inviter les « parties prenantes » à Paris « à partir de la mi-juin »

 Le Président de la République va inviter « les parties prenantes de la Nouvelle-Calédonie » à Paris à partir de la mi-juin afin de « clarifier les sujets économiques, politiques et institutionnels en vue de parvenir à un accord partagé ».

Voir également : Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron « va prendre une initiative (…) pour relancer les discussions entre les partenaires politiques » selon Nicolas Metzdorf | Outremers360 ; Nouvelle-Calédonie: « C’est moi » qui m’occupe du dossier, réaffirme Manuel Valls ; Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : les partis politiques satisfaits de l’invitation d’Emmanuel Macron à Paris ; OPINION. « Il est encore temps de tenir la promesse calédonienne », par Manuel Valls, ministre des Outre-Mer

Parution du guide 2025 des aides financières au logement en outre-mer

 Ce guide présente le cadre spécifique de la politique du logement ultramarine et le panorama des financements disponibles pour mener à bien la constitution d’une offre répondant aux besoins des cinq DROM. Réalisé par les services de la Direction générale des outre-mer, en lien avec les services de la DHUP, il est au service des acteurs de terrain et destiné aux professionnels de la construction comme aux particuliers et aux collectivités.

Ce guide présente dans leur globalité, les aides pour le développement de l’offre locative sociale et intermédiaire, pour sa réhabilitation, pour l’accession sociale à la propriété, pour l’investissement locatif et pour la rénovation du parc privé. Il vient en complément des guides ou plaquettes dédiées à l’outre-mer, plus exhaustifs sur chaque thématique. Ce guide est également publié sur le site du ministère des Outre-mer (rubrique Action publique) et sur le site du financement du logement social

Ce nouvel outil sera actualisé chaque année pour permette à l’ensemble des acteurs impliqués d’accroître leur action en faveur de cette politique ambitieuse et essentielle pour la cohésion sociale des territoires ultramarins.

Accéder au guide ici

Plan Sargasses 3 aux Antilles, lutte contre la pêche illégale en Guyane, projet éolien offshore à La Réunion…résumé des principales dispositions du comité interministériel de la mer 2025 intéressant les Outre-mer

 Ce lundi 26 mai dernier, accompagné de la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, du ministre chargé des transports, Philippe Tabarot, et du ministre chargé de l’industrie et des énergies, Marc Ferracci, François Bayrou a décliné la nouvelle politique maritime de la France pour les prochaines années. Une nouvelle feuille de route qui s’inscrit comme une « réponse transversale et globale » aux différents enjeux de décarbonation, de sécurité et souveraineté maritime. Certaines dispositions intéressent plus particulièrement les outre-mer.

Voir également : Destruction des bateaux illégaux, navires contre les sargasses, éolien en mer… Ce que contient le comité interministériel de la mer 2025 sur les Outre-mer ; Comité interministériel de la mer : ce que le Gouvernement a annoncé en matière d’écologie

Lire le dossier de presse ici

COMMENTAIRE FEDOM :

Le CIMer 2025 aborde six thématiques : la biodiversité et la pêche illégale, le littoral et la qualité des eaux côtières, la décarbonation du secteur maritime, la compétitivité des filières et la formation professionnelle, les énergies marines renouvelables, ainsi que l’aspect régalien. Voici en synthèse, la déclinaison des différentes mesures, certaines concernent plus particulièrement les territoires ultra-marins.

Des mesures pour le littoral et la qualité des eaux côtières

–        Engager une meilleure mobilisation des outils existants pour contribuer à l’adaptation de la bande côtière au recul du trait de côte.

–        Élaboration d’une feuille de route interministérielle pour une amélioration de la qualité des eaux côtières.

Des mesures pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée, non réglementée

–        Modification du code rural pour simplifier la destruction par immersion des navires de pêche sans pavillon, ayant pratiqué une pêche illicite, non déclarée, non réglementée, sous réserve de mesures de dépollution.

–        Intégration des drones aériens pour les opérations de police en mer.

Cette dernière mesure concerne particulièrement le territoire Guyanais, où 17 tonnes de poissons ont été saisis dans un chalutier brésilien en 2024 et 10 tonnes sur des bateaux surinamais et guyaniens en 2022, elle s’inscrit dans la lignée de la visite du Président de la République en Guyane en mars 2024 et vient compléter la décision de création d’un deuxième site de déconstruction à terre en Guyane.

Des mesures pour la biodiversité

–        Lancement du troisième plan de lutte et de gestion des sargasses dans les Antilles :

Face à ce phénomène qui ne faiblit pas, conduisant même ces dernières semaines à la fermeture de collèges en Martinique et à Marie-Galante, le CIMER 2025 acte l’établissement d’un troisième plan de lutte pour les années à venir. Celui-ci sera basé sur un rapport d’évaluation des actions menées jusqu’à présent ainsi que des besoins recensés à tous les niveaux. Ce plan sera axé notamment sur le soutien à la collecte et à la destruction de ces algues, qui passe par le recours accru à des navires spécialisés, les « Sargators », capables de collecter 16 tonnes d’algues par heure, ainsi qu’à des grues et à des barges de stockage dédiées. François Bayrou a insisté sur le fait d’allouer des moyens « supplémentaires parce que des Sargators nous en avons un, et le comité interministériel a décidé que nous devrions en ajouter cinq supplémentaires de manière à faire face réellement à cette pollution et à cette menace ».

–        Lancement des travaux de révision de la feuille de route « Zéro déchet plastique en mer 2025 » pour la période 2026-2030.

Des mesures pour la décarbonation du maritime

–        90 millions d’euros en 2026 vont provenir de l’orientation des recettes du marché carbone européen vers la décarbonation du secteur maritime.

–        Simplifier et verdir la taxe annuelle sur la flotte de plaisance dans l’optique du projet de loi finances 2026.

–        Instruire en vue du PLF 2026 une évolution ciblée des taux pour les TPE et PME du dispositif fiscal pour les investissements entièrement décarbonés des navires.

Des mesures pour encourager la formation professionnelle

–        Conforter voire créer des formations maritimes en outre-mer afin d’assurer le renouvellement des générations, notamment en Guyane et en Polynésie française.

Conscient du besoin de compétences locales, le CIMER 2025 a décidé de pérenniser le CAP maritime de Matiti en Guyane.  « Cette formation participe pleinement à la reconstruction d’une filière légale de la pêche, dans un territoire où la pêche illicite a pris le dessus », a souligné François Bayrou. Le CIMER a également acté l’ouverture d’un baccalauréat professionnel Ponts et Machine en Polynésie française dès 2025 qui « formera les élèves à la conduite et à la maintenance, et leur permet, une fois diplômés, de devenir capitaines de navires de pêche ou de navires à passagers, mécaniciens ou encore responsables d’entreprises dans le secteur maritime ». Le bilan de la mission interministérielle menée sur la formation maritime en Outre-mer n’a néanmoins toujours pas été communiqué.

–        Renforcer les collaborations avec les autres dispositifs de formation pour mutualiser les moyens matériels et humains.

–        Favoriser et améliorer les passerelles entre les titres de formation professionnelle

Des mesures pour accroitre la compétitivité

–        Renforcer le registre de Wallis-et-Futuna pour les navires de croisière 

Le CIMer 2018 avait acté le fait que le registre de Wallis-et-Futuna devait devenir le registre de référence des navires de croisière. Toutefois, sa gestion, impliquant une répartition des compétences entre 5 interlocuteurs et 3 ministères, se révèle trop lourde et fait obstacle, tant à la lisibilité des procédures pour les armateurs, qu’à une administration fluide des navires immatriculés par les services concernés. Cette gestion complexe du registre de Wallis-et-Futuna mérite aujourd’hui d’être simplifiée, afin d’en garantir la qualité de traitement administratif et d’en assurer la compétitivité par rapport aux autres registres composant le pavillon français. Le CIMer 2025 a décidé « d’engager une concertation avec les armateurs du secteur de la croisière pour simplifier et améliorer la qualité de service du registre, d’envisager un appui sur les capacités du guichet unique du RIF pour rationaliser les procédures et d’examiner les moyens d’assurer une meilleure promotion du registre ». 

Des mesures pour les énergies marines renouvelables

–        Poursuivre et valoriser les travaux de l’Observatoire de l’éolien en mer.

–        Lancement d’une consultation sur la pertinence et les conditions de réalisation d’un projet éolien offshore à La Réunion.

Le CIMER veut accélérer le développement des énergies marines renouvelables dans les Outre-mer. Déjà annoncé lors du CIMER de 2023, ce développement commence à se préciser puisque le gouvernement cible La Réunion, « région aux fortes ambitions affichées en matière de projets éoliens », pour analyser la faisabilité d’un projet offshore au large de l’île, au travers d’une consultation et d’études.

Des mesures pour le régalien et le numérique

–        Sécuriser le statut juridique du sauveteur en mer.

–        Adapter les dispositifs de l’État pour la mise en œuvre d’une flotte stratégique.

–        Accompagner Mayotte dans sa reconstruction notamment pour développer l’économie bleue.

A la suite du passage du cyclone CHIDO sur l’île de Mayotte le samedi 14 décembre 2024, le secteur  maritime n’a pas été épargné et de nombreux dégâts matériels ont été constatés. Les enjeux concernant le domaine maritime ont été pleinement appréhendés et figureront dans la stratégie de reconstruction et refondation du territoire. Celle-ci porte une série d’actions qui s’avère indispensable pour accompagner Mayotte dans sa reconstruction, notamment pour développer l’économie bleue, protéger la biodiversité, et instaurer une meilleure gouvernance de la filière maritime. En plus du retrait des épaves et du renouvellement de la flotte via des fonds nationaux ou européens, le CIMER 2025 propose « que la transformation du port de Longoni en port sous compétence de l’État à l’issue de la concession de service public en 2028 fasse l’objet d’une expertise et d’une concertation avec le conseil départemental de Mayotte ».

Manuel Valls, ministre en charge des Outre-mer, annonce un déplacement en Guyane en juin

Une nouvelle visite ministérielle en Guyane est prévue dans les semaines à venir, « dans à peu près quinze jours ». C’est ce que Manuel Valls, ministre en charge des Outre-mer, a annoncé le 28 mai dernier, lors de la séance de questions au Gouvernement en réponse à la question du député, Davy Rimane. Le ministre d’Etat a affirmé qu’il comptait discuter « sans tabou » du projet d’autonomie de la Guyane au cours de cette visite.

Voir également : Manuel Valls discutera « sans tabou » du projet d’autonomie de la Guyane | Outremers360

DU CÔTÉ DU PARLEMENT

Le projet de loi pour « refonder Mayotte » largement adopté par le Sénat

Le Sénat a largement adopté en première lecture le projet de loi pour « refonder Mayotte », ce mardi 27 mai 2025. Le texte a été adopté à 226 voix pour et 17 contre. Eau, éducation, santé, infrastructures, sécurité, immigration, habitat informel… Ce texte décline près de quatre milliards d’euros d’engagements financiers de l’État pour l’archipel, dévasté par le cyclone Chido en décembre. C’est son volet migratoire et sécuritaire qui a suscité le plus de débats dans l’hémicycle de la Haute assemblée. La lutte contre l’immigration clandestine a en effet été érigée comme priorité par le gouvernement, face à l’afflux massif d’étrangers en situation irrégulière sur l’archipel, venus notamment des Comores voisines. Quitte à remettre fortement en cause le droit du sol. Le texte durcit les conditions d’accès au séjour, centralise les reconnaissances de paternité à Mamoudzou à la préfecture, et augmente les peines pour reconnaissance frauduleuse de paternité.

Voir également : Mayotte: «5 mois après le cyclone, l’État n’a toujours pas versé les aides d’urgence», s’indigne Estelle Youssouffa – Invité politique

COMMENTAIRE FEDOM :

Sur le volet économique, malheureusement pas assez central dans les débats, nous pouvons retenir l’annonce du ministre Manuel Valls selon laquelle « l’aide exceptionnelle visant à compenser la perte de chiffre d’affaires en décembre et janvier sera prolongée pour février et mars ». Les entreprises mahoraises ont besoin de cet appui. C’était le sens de l’amendement n°58 travaillé par la FEDOM avec la sénatrice Viviane Malet (LR, La Réunion).

Mais au-delà, le monde économique de Mayotte reste frustré par des débats pas assez approfondis et trop imprécis sur les enjeux déterminants pour la compétitivité des entreprises subséquents de l’accélération de la trajectoire de convergence sociale.

La FEDOM rappelle qu’il est indispensable d’en mesurer et d’en anticiper les impacts sur la compétitivité des entreprises mahoraises. Comme le souligne à juste titre l’étude d’impact, le relèvement du SMIC brut aura pour incidence une augmentation du coût du travail. La hausse des cotisations salariales et patronales (cotisations AT-MP, contribution chômage, taxe d’apprentissage…) ainsi que l’extension de certaines contributions sociales applicables aujourd’hui dans les DROM (cotisation de solidarité autonomie, cotisations de vieillesse complémentaire…) accentuera ce phénomène.

Aussi, entre 2025 et 2036 (date actuellement programmée de la fin de convergence en matière de cotisations), les taux de cotisations salariales augmenteraient d’un peu de plus de 10 points (de 10% à 20,77% pour une rémunération sous plafond de la sécurité sociale) et de plus de 15 points en matière de cotisations patronales (de 24,8% à 39,95% au niveau du SMIC) à taux de cotisations en hexagone et dans les DROM inchangés.

En réponse aux amendements qui portaient cette préoccupation, le Gouvernement a indiqué à date partager la nécessité d’« accompagner les entreprises mahoraises », mais qu’« il [lui] paraît contre-intuitif de renforcer un dispositif dérogatoire à Mayotte, à savoir le CICE. [Le ministre] préconise d’autres leviers pour atteindre l’objectif ».

Quels leviers ? Selon quelles modalités et selon quel calendrier ? Le ministre n’a pas donné de détails.

La FEDOM, qui avait œuvré avec les sénatrices Viviane Malet et Salama Ramia à plusieurs propositions sur ces sujets, regrette que les débats au Sénat n’aient pas permis d’apporter plus de réponses.

Nous formulons le vœu que les débats à venir à l’Assemblée nationale pourront permettre d’aller plus loin sur ces sujets.

Audition au Sénat consacrée aux enjeux de la commande publique en outre-mer

Dans le cadre des travaux menés en ce moment par la commission d’enquête sur les coûts et les modalités effectifs de la commande publique et la mesure de leur effet d’entraînement sur l’économie française, une table ronde consacrée aux enjeux outre-mer de la commande publique était organisée ce mardi 27 mai 2025.

Suggérée par le sénateur Victorin Lurel, et fortement appuyée par la FEDOM, cette séquence dédiée aux outre-mer a permis notamment à Anthony Lebon, président de la FRBTP de la Réunion, administrateur et président de la commission BTP de la FEDOM, et à Dominique Vienne, président du CESER de la Réunion, d’éclairer le Sénat sur un certain nombre de sujets importants pour la filière construction outre-mer : le déploiement de la Stratégie du Bon Achat en outre-mer, les relations complexes avec les donneurs d’ordre public outre-mer, la question des délais de paiement, les enjeux liés à l’effondrement de l’activité du secteur du BTP dans un certain nombre de territoires dans un contexte de remise en cause de la LODEOM sociale…

Audition du ministre des Outre-mer à l’Assemblée nationale – Évaluation des politiques publiques

Mercredi 28 mai 2025 après-midi, la commission des finances a auditionné, dans le cadre du printemps de l’évaluation, Manuel Valls, ministre des Outre-mer..

VIE DES TERRITOIRES

Sciences Po lance la Chaire Outre-mer et les changements globaux, une gouvernance remaniée sous le signe du collectif

C’est au cœur des locaux de Sciences Po, place Saint-Thomas d’Aquin, qu’a été inaugurée le 28 mai la nouvelle version de la Chaire Outre-mer, rebaptisée Chaire Outre-mer & Changements globaux. Un tournant stratégique pour cette structure scientifique dédiée aux territoires ultramarins, désormais résolument tournée vers les enjeux climatiques, écologiques et sociaux du XXIe siècle. Une nouvelle titulaire a été désignée à la tête de cette chaire. Il s’agit de Camille Mazé-Lambrechts, directrice de recherche en science politique au CNRS, affectée au CEVIPOF à Sciences Po. Elle a obtenu son habilitation à diriger des recherches en sciences de l’environnement en 2020 et dirige plusieurs thèses sur les politiques environnementales et climatiques, marines et ultramarines.

Martinique – Inflation : des écarts persistants avec l’Hexagone et des tensions dans certains secteurs

Les dernières données de l’Insee pour avril 2025 montrent une inflation annuelle plus faible en Martinique (0,4 %) qu’en France hexagonale (0,8 %). Mais cette stabilité globale masque des hausses sensibles dans des secteurs clés comme l’alimentation et les services.

Mayotte – un an de variations contrastées dans les prix à la consommation

Le 101ème département français voit son pouvoir d’achat impacté par des évolutions variées des prix à la consommation sur les douze derniers mois. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié le 28 mai 2025 un rapport détaillant ces changements. Si certains postes de dépenses comme l’énergie offrent un répit aux ménages, d’autres secteurs continuent de peser sur leur budget.

Nouvelle-Calédonie – « Il n’y a plus de modèle économique » pour Eramet en Nouvelle-Calédonie, selon Christel Bories

Lors de son assemblée générale 2025 ce lundi 26 mai, le groupe Eramet a dissocié les fonctions de PDG. Christel Bories, à la tête du groupe depuis 2017, devient présidente et le brésilien Paulo Castellari, est fraîchement recruté, directeur général. Dans un entretien aux « Echos », elle revient sur la transformation engagée depuis huit ans et sur la situation de la SLN. « La SLN ne produit pas à 100 % de sa capacité, loin de là. Parce que le territoire est toujours bloqué. On n’a pas accès à tout le domaine minier et l’usine est peu et mal alimentée, donc elle ne produit qu’aux 2/3 de sa capacité. Ce qui se passe en Calédonie est très triste. Le territoire a été quasiment détruit. L’économie est totalement à bout de souffle et il faut trouver une solution pour cette filière nickel, qui est aujourd’hui totalement déficitaire. Les usines sont totalement déficitaires, toutes. Une a fermé, deux sont en survie, donc subventionnées par l’État. C’est notre cas ». « Nous continuons à accompagner la SLN industriellement et opérationnellement, a précisé Christel Bories. Mais c’est l’État qui finance cette société puisqu’en fait, il n’y a plus de modèle économique. Il finance toutes les pertes de la société et effectivement les salaires. » En octobre dernier, le gouvernement a en effet versé 2,4 milliards de francs à la SLN, un financement sous forme de « titres subordonnés à durée indéterminée », ou TDSI, qui s’apparentent à des obligations.

Voir également : Christel Bories : « Il y a urgence pour l’Europe à investir dans des mines, la Chine contrôle déjà 50 % des gisements mondiaux » | Les Echos ; Christel Bories laisse sa place de directrice générale d’Eramet | Les Nouvelles Calédoniennes

Nouvelle-Calédonie – Un an après les émeutes, les exportations de minerai reprennent progressivement en Nouvelle-Calédonie

Le secteur du nickel est toujours en grande difficulté en Nouvelle-Calédonie, mais les exportations de minerai reprennent peu à peu. Le minerai extrait l’année dernière a diminué de près de moitié, comparé à 2023. Si certains sites sont toujours fermés, le syndicat des exportateurs observe un retour progressif à la normale. Retrouvez ci-dessous l’interview de Thomas Sevêtre, président du syndicat des exportateurs de minerais.  

Nouvelle-Calédonie – Plus de 500 personnes ont répondu à l’appel d’un « job dating » dans l’hôtellerie à Nouméa

Au Méridien, un « job dating » a rassemblé plus de 500 personnes, le mardi 27 mai dernier, pour les demandeurs d’emploi en province Sud. Il était organisé par le groupe Marriott, à Nouméa. Objectif : se préparer à une éventuelle reprise du tourisme. 530 CV ont été déposés en quatre heures, le rythme a été soutenu pour les recruteurs, qui devraient répondre dans les plus brefs délais aux postulants. Une chose cependant les a alertés : ils constatent un nombre impressionnant de candidatures sans expérience, ni qualification. Le groupe a d’ores et déjà des postes en CDI à pourvoir dans ses deux établissements encore ouverts, à savoir Nouméa et Deva ; des postes en compatibilité ou encore en cuisine. Mais le groupe international recherche aussi des extras pour des évènements ponctuels, comme des mariages, pour les deux établissements du groupe. « On ne s’attendait pas à une telle affluence » explique Caroline Timoteo-Rebatel, directrice des ressources humaines régionale du groupe Marriott.

Polynésie française – LADOM et la Polynésie française vont signer un partenariat « pour la montée en compétence des Polynésiens »

Le mercredi 28 mai dernier à Papeete, le Haut-commissaire de la République en Polynésie, le président de la Collectivité et le directeur général de LADOM, ont signé une convention visant à faciliter et accompagner la formation professionnelle en mobilité des Polynésiens. Cette convention concerne les demandeurs d’emploi souhaitant accéder à une formation professionnelle, au moyen d’une mobilité précise la représentation de l’État en Polynésie. « Les formations ciblées répondront à des besoins en compétences définis par la Collectivité car non disponibles sur le territoire polynésien et seront donc complémentaires aux dispositifs locaux ». La convention s’appuiera sur le Passeport pour la mobilité de la formation professionnelle, permettant aux demandeurs d’emploi de bénéficier d’un accompagnement global et pluriel, depuis leur départ, durant leur formation et jusqu’à leur retour en Polynésie française, une fois la formation achevée.

La Réunion – En avril, les prix des produits frais ont continué d’augmenter de + 7,1%, toujours impactés par Garance

En avril 2025, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,4 % à La Réunion, après une hausse de 0,7 % en mars. Les prix des services, de l’alimentation et du tabac augmentent, ceux des produits manufacturés sont stables et ceux de l’énergie reculent de nouveau. Sur un an, les prix ont augmenté de 1,6 % à La Réunion, une hausse qui reste supérieure au niveau national (+0,8 %). L’inflation annuelle accélère légèrement sur l’île par rapport au mois dernier, alors qu’elle est stable en France.

La Réunion – « Réforme des exonérations de charges sociales en outre-mer : le rapport qui va faire bondir les patrons »

Le rapport de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection générale des affaires sociales visant évaluation des exonérations de charges sociales patronales outre-mer a enfin été rendu public. Il se montre très critique concernant le bilan de ces dispositifs, notamment en termes d’emplois créés. Il propose deux scénarios permettant d’économiser jusqu’à 300 millions d’euros par an… dont une réforme en profondeur, accueillie très froidement par la Fédération des entreprises d’outre-mer. La FEDOM dénonce une logique purement budgétaire.

Voir également l’article du Quotidien de La Réunion

Saint-Martin – Initiative Saint-Martin Active : un bilan positif, avec des défis à relever pour 2025

Ce lundi 26 mai, l’association Initiative Saint-Martin Active (ISMA) tenait une conférence de presse afin de dresser son bilan de l’année 2024 et de présenter ses perspectives pour 2025. L’occasion aussi de réaffirmer son rôle central dans le soutien à l’entrepreneuriat et à l’emploi sur le territoire. Depuis sa création en 2001, Initiative Saint-Martin Active (ISMA) œuvre pour détecter, accompagner et financer les porteurs de projets sur l’île. L’association soutient la création, la reprise et le développement d’entreprises, tout en appuyant également les structures d’utilité sociale œuvrant dans les domaines de l’insertion ou même, de la prévention à la délinquance. « Nous sommes des constructeurs de la cohésion sociale. C’est, et cela restera, notre objectif prioritaire », a déclaré Jean-Paul Fisher, président de l’association avant de dresser le bilan de l’année écoulée. En 2024, ISMA a accueilli 108 entrepreneurs, créé 69 emplois directs et mobilisé 43 experts bénévoles. L’association a injecté 1 758 648 euros d’aides financières sur le territoire et suit actuellement 161 entrepreneurs. Depuis trois ans, plus de 100 entreprises ont été créées, générant plus de 200 emplois. Un tiers des porteurs de projets proviennent du RSA ou du chômage de longue durée.

VIE DES ADHERENTS

Crise en Calédonie : la Chambre de commerce et d’industrie avance des « propositions concrètes pour redonner de la trésorerie aux entreprises »

Un an après les émeutes de mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, la CCI alerte à nouveau sur ce que la Chambre de commerce et d’industrie appelle « le risque d’un effondrement systémique ». Elle suggère plusieurs mesures et des engagements pour soutenir l’économie, en l’absence d’accord institutionnel. Et avant tout « redonner de la trésorerie aux entreprises ». Tout d’abord, la Chambre de commerce et d’industrie suggère au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie un « étalement automatique » des « dettes sociales et fiscales », durant cinq ans, pour les entreprises qui n’ont pas été détruites par les émeutes. Sur ce même sujet des dettes, elle réclame un moratoire pour les entreprises qui ont été détruites, le temps qu’elles touchent les indemnités d’assurances. La CCI demande également de ne pas appliquer de pénalités à ce sujet, ou d’annuler celles qui ont déjà appliquées. Elle sollicite, enfin, l’assouplissement des contrôles administratifs menés par la Cafat, la direction des services fiscaux, celle des affaires économiques ou encore les douanes. « Et à ce qu’ils soient conduits avec bienveillance et discernement, afin de ne pas fragiliser davantage des entreprises déjà en grande difficulté ».

Voir également : Le gouvernement, la Province Sud, la CCI et la CMA à l’écoute des entrepreneurs | Radio Rythme Bleu

La CMA CGM annonce être « partenaire mondial » de la 3ème Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC-3)

 

Première entreprise française de transport maritime en conteneurs et troisième à l’échelle mondiale, la CMA CGM a annoncé un partenariat avec la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan, UNOC-3, qui aura lieu à Nice du 9 au 13 juin prochain. L’occasion pour l’armateur français de détailler ses « actions concrètes en faveur de la biodiversité et du climat » et particulièrement de la préservation des océans.

Chez ATN, une « étude de routes » pour « écrire le futur de la compagnie »

Lors de son assemblée générale, le lundi 26 mai, Air Tahiti Nui a présenté ses derniers résultats, toujours déficitaires, mais « sur la bonne trajectoire » vers le redressement, comme l’assure Moetai Brotherson. Prudent sur l’horizon de rentabilité, le président insiste sur les prérequis : ATN doit « investir » et se « renouveler ». Sa « base de travail » : une étude sur les dessertes à supprimer ou à développer, et sur la flotte et les financements nécessaires pour les assumer, qui doit être finalisée d’ici juillet. Un déplacement est aussi prévu à Hong Kong en septembre pour explorer de nouveaux partenariats, déjà promis depuis plusieurs mois.

Le tissu économique est très affaibli déplore le président du Medef Mayotte, Fahardine Mohamed

Ce mercredi 28 mai 2025, Fahardine Mohamed, le président du Medef Mayotte a évoqué longuement la situation difficile que connaissent les entreprises mahoraises depuis qu’elles ont été sinistrées par le cyclone Chido. Il invite tous les acteurs à travailler ensemble à la relance de l’activité.  Le représentant des patrons a évoqué la situation compliquée des entreprises mahoraises, mises à terre par le cyclone Chido. Alors qu’est venu le temps de la reconstruction, et que les entreprises mahoraises ont été durement touchées, Fahardine Mohamed reconnaît qu’il y a de l’écoute de la part des services de l’Etat. « Mais elle ne suffit pas, c’est de l’action qu’on attend », souffle-t-il. Les aides exceptionnelles promises dans le cadre de la loi d’urgence pour Mayotte ne sont guère suffisantes au vu du « tissu économique très affaibli, quasiment détruit ». Sauf que personne n’a vraiment conscience de la situation critique de ce tissu économique local, « et c’est un vrai problème », considère le patron du Medef. Malheureusement, sur les quelque 18 000 entreprises que compte Mayotte, seulement 4 200 et quelques auraient perçu l’aide post-Chido, les autres en étant privées faute d’être à jour de toutes leurs cotisations. Fahardine Mohamed tient pourtant à souligner que toutes les entreprises à jour fiscalement aux yeux de la direction des Finances publiques, et même avec un certain montant de dettes (moins de 5 000 euros), peuvent prétendre à recevoir cette aide versée automatiquement. Il les incite à la réclamer. 

De l’eau potable aux Kiribati grâce aux unités solaires de dessalement installées par la Calédonienne des Eaux

En 2022, l’organisation humanitaire LDS Charities avait sollicité la Calédonienne des Eaux à la demande du gouvernement des îles Kiribati dont le grand défi est l’approvisionnement de sa population en eau potable. Depuis, une première usine de dessalement et sept osmoseurs ont été mis en route, pour un total de trente installations d’ici 2027.

VIE DES PARTENAIRES

Venez célébrer la Fête de la Mer et des littoraux du 6 juin au 6 juillet 2025

La 7ème édition de la Fête de la Mer et des Littoraux se tiendra du 6 juin au 6 juillet 2025. Un mois de festivités et d’événements sur l’Hexagone et en Outre-Mer dans un contexte particulier, celui de l’Année de la Mer avec son temps fort : la Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se déroulera à Nice du 9 au 13 juin 2025.

La FEDOM, partenaire de cette nouvelle édition vous invite vous rendre sur les différents évènements organisés à cette occasion.

 Retrouvez toutes les informations utiles ici.   

VIE DE LA FEDOM

SAVE THE DATE : Assemblée générale de la FEDOM – le 12 juin 2025

La Fédération des Entreprises des Outre-Mer a le plaisir de vous inviter à participer à la prochaine Assemblée générale ordinaire ouverte à l’ensemble de ses membres et au public (en matinée uniquement).

–        Quand : Jeudi 12 juin 2025 à partir de 9h30 (heure de Paris)

–        Où : Au siège de la Fédération Nationale des Travaux Publics, située 3 rue de Berri, 75008 Paris

–        La matinée (9h30-13h00) sera consacrée à un évènement sur le thème « les enjeux du financement du secteur privé outre-mer » qui s’inscrit dans un cycle de séminaires territoriaux organisés sur l’année 2025 par la FEDOM et ses organisations membres dans les différents bassins océaniques.

–        L’après-midi (14h30-17h00) sera consacrée à la partie statutaire de l’Assemblée générale de la FEDOM.

LA FEDOM SUR LES RESEAUX SOCIAUX

JOURNAL OFFICIEL

JORF du 31.05.2025

Décret n° 2025-476 du 28 mai 2025 pris en application de l’article 2-1 du décret n° 59-178 du 22 janvier 1959 relatif aux attributions des ministres