La parole à Olivier SERVA, Député de la Guadeloupe
OLIVIER SERVA, Député de la Guadeloupe et Président de la Délégation aux Outre-Mer
La FEDOM – Pouvez-vous présenter brièvement votre parcours personnel et votre engagement politique ?
Agé de 43 ans, je suis issu d’une fratrie de 4 enfants. J’ai en effet deux sœurs et un frère. Je suis marié et père de deux enfants.Mon parcours scolaire s’est achevé par l’obtention d’un bac C scientifique au Lycée de Baimbridge en 1992. Je voulais avant tout quitter la Guadeloupe. J’estimais en effet que, le bac en poche, je me devais de laisser mes parents et voler de mes propres ailes. Ce fut un véritable déchirement de quitter mes parents et ma famille en général. Cela a été vécu par ma mère en particulier comme une séparation difficile.
J’obtiens en 1994 un DEUG de Sciences Economiques, puis un D.U.T de Gestion des Entreprises et Administrations en 1995.J’obtiens ma MSTCF (Maîtrise des scciences et techniques comptables et financières) en 1997, ensuite un Diplôme d’Etudes Supérieures Comptables et Financières (DESCF) en 1998 ainsi qu’un DESS Administration et Gestion des Collectivités Territoriales la même année.
Je passe en Guadeloupe le Capet d’économie et gestion comptable et financière en 1999, puis l’Agrégation d’économie et gestion en 2000. Je termine deuxième à ce concours national. Je complète mon parcours de formation en devenant expert-comptable et commissaire aux comptes en 2003.
La FEDOM – Comment définiriez-vous votre vision du monde économique ultramarin ?
C’est un univers où les défis sont légion. Le défi de l’emploi pour nombre de nos concitoyens ultramarins dans un contexte de chômage de masse. Le défi de la compétitivité de nos outils de production face à des produits concurrents pour lesquels les exigences de production sont différentes et moins coûteuses. Enfin, le défi de l’insertion pérenne sur nos marchés des PME qui constituent la part essentielle du tissu économique de nos territoires.
Ce sont tous ces défis que je m’attache, à travers mon action au sein de la Région Guadeloupe à relever pour mon territoire. Aussi, j’entends, en ma qualité de membre de la commission des finances de l’Assemblée Nationale, avoir une démarche identique face à ces défis que nous avons en commun à l’échelle de nos territoires ultramarins.
La FEDOM – Quels sont les problématiques inhérentes à votre territoire que vous entendez porter en priorité au sein de l’Hémicycle ?
Les problématiques inhérentes à mon territoire que j’entends porter sont nombreuses. De manière synthétique, sur le plan économique je souhaite notamment :
- Rétablir les dispositifs fiscaux notamment ceux à destination des ménages pour l’installation de dispositifs d’énergie photovoltaïque dans le contexte de la loi sur la transition énergétique qui donne la primauté aux énergies propres.
- Augmenter la quote-part défiscalisée accordée aux entreprises œuvrant dans la filière des énergies renouvelables ;
- Mobiliser les Fonds Européens notamment dans le cadre de l’agenda 21 ;
- Favoriser les appels à projet par des mesures incitatives, notamment fiscales ;
- Soutenir le BTP par le biais d’un véritable plan d’envergure ;
- Accompagner l’émergence d’une véritable filière avicole et d’une filière de recherche-développement en lien avec la formidable richesse de notre biodiversité.
- Traiter comme une catastrophe naturelle le problème récurrent des algues brunes sargasses dont l’impact économique est quantifiable.
- Avoir une approche raisonnée de la problématique du chlordécone, cette molécule hautement cancérogène qui imprègne nos sols et nos organismes.
- Apporter une réponse spécifique à la problématique de l’insécurité au sein de nos territoires et au vieillissement de nos populations qui compromettent leur développement.
Naturellement, cette liste est loin d’être exhaustive.
La FEDOM – Quels sont vos attentes vis-à-vis des Assises de l’Outre-Mer ?
Mes attentes sur les Assises des Outre-mer sont importantes. Au-delà de livrer un constat, ces assises doivent être l’occasion d’agir, concrètement pour chacun des territoires et de mettre en œuvre les dispositifs de convergence tel que le Premier ministre l’a annoncé dans son discours de politique Générale. Une fois la phase diagnostique passée, il s’agira d’œuvrer sans retard contre les problématiques identifiées qui constituent autant de freins à l’épanouissement de nos territoires.