La parole à Moetai BROTHERSON, Député de Polynésie Française

La parole à Moetai BROTHERSON, Député de Polynésie Française

MOETAI BROTHERSON, Député de Polynésie Française

La FEDOM – Pouvez-vous présenter brièvement votre parcours personnel et votre engagement politique ?

Issu du privé, ingénieur informaticien de formation, j’ai travaillé à Paris, Tahiti, mais aussi à New-York, au Japon ou en Allemagne. J’ai forgé ma conviction indépendantiste à l’âge de 11 ans mais ai toujours refusé d’être encarté ou engagé politiquement jusqu’en 2004, année du « TAUI » (le changement) qui a vu pour la première fois un indépendantiste (Oscar Temaru) accéder à la présidence du gouvernement polynésien. D’abord technicien dans les gouvernements, mon plein engagement s’est construit de 2011 à 2013 quand j’ai assisté Oscar Temaru dans sa démarche de réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser de l’ONU. Mission accomplie le 17 mai 2013.

La FEDOM – Comment définiriez-vous votre vision du monde économique ultramarin ?

L’outre-mer que je connais, celui où je suis né et où je vis est au barycentre économique du Monde d’aujourd’hui : le Pacifique. La Polynésie, à mon sens doit s’intégrer mieux au sein de son bassin naturel, et progresser dans ses relations avec tous nos voisins anglophones ou d’Asie. Nous sommes par vocation tournés vers le tourisme, et il est absolument crucial que nous faisions reposer ce dernier sur l’environnement et la culture. Nous devrions avoir pour priorité de jeter les bases d’un développement durable, avec notamment une indépendance énergétique vis à vis des énergies fossiles.

La FEDOM – Quels sont les problématiques inhérentes à votre territoire que vous entendez porter en priorité au sein de l’Hémicycle ?

J’ai fait de la lutte contre la corruption des élus ma priorité car elle a engendré trop de déviances ces cinquante dernières années qui ont eu des conséquences socio-économiques désastreuses. Je tiens également à faire reconnaître le Fait Nucléaire dans sa totalité, et faire reconnaître à nouveau que nous sommes un Peuple et non une Population, avec des langues propres qui doivent devenir officielles.

 La FEDOM – Quels sont vos attentes vis-à-vis des Assises de l’Outre-Mer ?

En tant qu’indépendantiste, j’attends qu’elles se distinguent des « Etats généraux de l’Outre-Mer » qui n’ont abouti à pas grand-chose d’intéressant, en terme de développement endogène durable, ou d’émancipation. Mais j’ai bien peur qu’une fois de plus, on n’interroge qu’une partie des Polynésiens, toujours les mêmes, sans entendre réellement ceux dont la voix n’est portée par aucun lobby. En tant que député, j’essaierai d’être leur porte-voix, sans faux-semblants, ni recherche du « politiquement correct ».

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