Medef : Bruno Blandin exige « de la cohérence » (France Antilles du 20.05.2015)
Mercredi 20 mai 2015
Bruno Blandin : « La Guadeloupe doit cesser d’être un « Pit à coq » où s’affrontent les ego, j’ai même envie de dire les ergots égoïstes en panne de projets et de vision pour l’avenir. »
Mardi, lors de l’assemblée générale du Medef, Bruno Blandin a affirmé la volonté des entrepreneurs de jouer le jeu du développement, mais a exigé en retour de la cohérence de la part des services de l’État et des collectivités.
L’Union des entreprises (UDE-Medef) a tenu hier son assemblée générale. Bruno Blandin, son président fraîchement élu, a profité de cette occasion pour tenter d’instaurer de nouveaux rapports entre les administrations et les entreprises, basés sur la cohérence et la simplification.
S’adressant au préfet et aux élus, Bruno Blandin a souhaité que « cesse cette confrontation stérile qui n’a pas lieu d’être entre l’économique et le politique. Nous sommes tous responsables de l’avenir de la Guadeloupe » .
Précisant que les entrepreneurs ne demandaient « ni crédit, ni mesures supplémentaires » , M. Blandin a exposé ses attentes. « D’abord, que l’action publique soit conduite non dans la confrontation mais dans la cohérence. Notre organisation territoriale ne doit pas être une simple juxtaposition de strates déconcentrées ou décentralisées. Les citoyens que nous sommes ont besoin d’avoir une vision claire de la cohérence globale des actions conduites et des projets développés par les différents acteurs publics. »
CLARTÉ ET CRÉDIBILITÉ
Cette cohérence doit exister aussi « entre la parole publique et les actes. Les effets d’annonce peuvent avoir une efficacité en campagne électorale. Mais une saine gouvernance nécessite clarté et crédibilité de la parole publique. Des annonces non suivies d’effet au niveau des services entraînent suspicion et report des investissements, ce qui bloque les créations d’emplois. Nous ne pouvons rejeter sur Bruxelles des refus d’application de décisions d’autorités gouvernementales par des administrations qui leur sont subordonnées. »
Rappelant l’exigence de François Hollande « de simplification et d’imagination » , M. Blandin a appelé « à expérimenter, notamment pour bâtir ce pacte pour l’emploi des jeunes dont je rappelle les bases convenues, guichet et formulaire unique et exonération de charges patronales et salariales. C’est sur ces bases que nous nous sommes engagés. »
« Notre ambition, c’est de contribuer activement à la construction d’un projet global pour la Guadeloupe. Un projet qui positionnera notre île dans son espace géographique, qui lui donnera les moyens de prendre en main son destin, et qui mettra son développement au service du bien-être de ses concitoyens. »
LE CHIFFRE 5,5 milliards
En 2012, les quelque 41 000 entreprises privées de la Guadeloupe produisaient 5,4 milliards d’euros de valeur ajoutée par an et employaient 75 000 salariés.
Tordre le cou aux idées fausses
Les Dom ne coûtent pas cher à la solidarité nationale, Bruno Blandin l’a démontré. « Juste pour nous situer et essayer de tordre le cou à de faux arguments que j’ai trop souvent entendus, je rappelle quelques données de base. La Guadeloupe, avec une population de 413 000 habitants, représente 0,6% de la population française. En 2013, notre production intérieure brute (PIB) était de 8,10 milliards d’euros soit 0,4% du PIB national.
Notre PIB par habitant est de 19 477 euros, soit à peine 63% de la moyenne nationale. Pour autant, l’effort budgétaire de l’État par Guadeloupéen, en 2013, était de5 850 euros, soit tout à fait comparable à la moyenne métropolitaine qui s’élève à 5 669 euros. Il est donc faux de dire que nous coûtons cher ou en tout cas plus cher que la moyenne des autres français! »