Le Medef Mayotte s’alarme face à l’illettrisme dans l’île (Mayotte Hebdo 12.05.15)
Le Medef Mayotte insiste sur la nécessité de construire des établissements scolaires pour répondre à la demande criante dans ce domaine dans l’île et pour soulager un secteur celui du BTP, qui souffrirait de plusieurs retards dans l’émission et l’attribution d’appels d’offres.
L’organisme représentatif du patronat à Mayotte a communiqué ses recommandations pour endiguer le problème de la lecture dans l’île. Ce communiqué répond aux récents résultats publiés par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance de l’Education nationale concernant « la maîtrise des apprentissages fondamentaux de la langue française ». La part des jeunes en difficulté à Mayotte est de 75 %, le plus mauvais résultat des 101 départements.
Pour le Medef Mayotte, l’éducation est une « urgence républicaine » à Mayotte. C’est le cri d’alarme qu’a lancé le Mouvement des entreprises de France la semaine dernière. Il s’inquiète des très mauvais chiffres de la lecture dans le 101ème département. 75 % des jeunes mahorais de 17 ans rencontrent des difficultés pour lire.
Le Medef Mayotte rappelle qu’avant cette note ministérielle, lors de son entrevue avec le préfet le 17 mars dernier, Thierry Galarme, président de l’organisme, avait remis une note sur les préconisations de son groupe dans divers domaines dont les chantiers structurants pour Mayotte (transports, logement et Education nationale).
Ces recommandations pour l’éducation portaient d’abord sur les chantiers structurants. « Le Medef Mayotte appelle de ses vœux la réalisation dans les meilleurs délais de travaux permettant le développement d’un système d’éducation publique digne d’un département français », s’exprimait ainsi le groupe patronal. Pour le Medef, cet impératif passe par la construction de 500 classes de primaire, une nécessité par rapport aux 60 000 enfants recensés dans l’enseignement primaire, 15 000 dans les collèges, 5 000 dans les lycées et 3 000 dans l’enseignement supérieur (universités et filières post-baccalauréat diverses). « Ce chantier est en cours, des appels d’offres sont lancés », se réjouit l’organisme.
« Des cadres envoient même leurs enfants au lycée français de Tananarive »
Le Medef Mayotte fait le constat d’un phénomène récurrent à Mayotte, celui des départs de familles pour scolariser leurs enfants en métropole ou à La Réunion. « Nous voyons chaque année des dirigeants et cadres (mais aussi des salariés) quitter Mayotte, quand arrivepour les enfants l’âge d’intégrer le lycée, pour pouvoir scolariser leurs enfants dans un lycée en France métropolitaine », regrette-t-il. Ce mouvement ne concerne pas que des citoyens métropolitains puisque de nombreux citoyens natifs de l’île quittent Mayotte pour les mêmes raisons, selon lui. « Des cadres envoient même leurs enfants au lycée français de Tananarive… N’est ce pas un paradoxe fort ? », s’interroge le Medef.
L’organisme a aussi constaté une sous-motivation d’une partie des enseignants mutés à Mayotte considérant parfois même « les petits Mahorais incapables d’apprendre ». « Nous recommandons qu’un effort soit mené à la rentrée scolaire pour motiver ces enseignants et leur rappeler les valeurs républicaines liées à leur mission », proposent les patrons de l’île.
Le renforcement du Centre universitaire de Mayotte est aussi une priorité pour le Medef Mayotte. « Le CUFR est un véritable pôle d’excellence, tant par la qualité de l’outil que la motivation très forte de ses enseignants », estime-t-il. Les chefs d’entreprise ont été conviés par le Medef Mayotte aux premières Rencontres de la forme des dirigeants d’entreprise le 3 mars dernier sur le campus. « Les patrons ont pu apprécier sa qualité. Outre son rôle premier d’éducation, le Centre universitaire de Mayotte…