Bernard Siriex sur la crise du BTP: « Le cyclone est déjà là » (ZINFOS 974 du 30.01.2015)
Ce matin, une dizaine de représentants du BTP se sont donnés rendez-vous à l’EGC de Sainte-Clotilde pour revenir sur la crise qui secoue la filière. C’est la première fois que toutes les organisations professionnelles du secteur se réunissent… C’est dire si la situation est alarmante.
Le président la FRBTP avait d’ailleurs émis il y a cinq mois une alerte cyclonique auprès du chef de l’Etat François Hollande, mais le « cyclone est déjà là, déplore-t-il, et met toute la filière du BTP, sans exception, en souffrance« .
Chiffres à l’appui, Bernard Siriex, président du FRBTP (Fédération Réunionnaise du Bâtiment et des Travaux Publics) et porte-parole de la plateforme professionnelle, annonce la mort du BTP: « Entre 2005 et 2010, la Réunion investissait 2 milliards d’euros par an, 25.000 personnes travaillaient dans le BTP« . Mais les belles années sont loin, et « fin 2014, l’île n’investissait plus qu’un milliard d’euros. 10.000 emplois ont ainsi disparu et 1.700 entreprises ont déposé le bilan« , martèle Bernard Siriex.
450 entreprises devraient fermer cette année
2015 ne s’annonce pas sous de meilleures augures. Bernard Siriex prévoit la perte de 1.500 logements cette année, et la fermeture de 450 entreprises. Explications: « La construction d’un logement crée 2.2 emplois en direct, ce sont donc 3.000 emplois qui ont disparu ».
Lors de la visite de George Pau-Langevin la semaine dernière, le président de la FRBTP a demandé à la ministre des Outre-mer « un plan de relance immédiat pour aider les collectivités à trouver des solutions et à faire démarrer des opérations« . « La ministre s’est montrée très attentive » à la situation des acteurs du BTP, qui auraient besoin de 600 millions d’euros d’aide pour effacer le déficit.
Un plan de relance estimée à 600 millions d’euros
« Nous ne demandons pas à ce que ce fond soit distribué aux collectivités qui, elles, permettront la mise en oeuvre des projets, ajoute Bernard Siriex. Il y a encore beaucoup de projets et de chantiers à faire. Mais certaines peinent à voir le jour et restent dans les tiroirs, faute de financement ».
Il s’est également exprimé sur l’épineux dossier de la Nouvelle route du Littoral et reconnaît que ce chantier « crée de l’emploi et a permis de former 900 personnes« : « Evitons que ces personnes soient obligées d’aller voir ensuite Paul… Mais quand je dis Paul, c’est Pôle Emploi« .