Guadeloupe : les patrons du BTP protestent contre des retards de paiement de commandes publiques

Guadeloupe : les patrons du BTP protestent contre des retards de paiement de commandes publiques

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, assistés de leurs ouvriers, ralentissent fortement, depuis mercredi 2 octobre au matin, la circulation sur les principaux axes routiers de la Guadeloupe. Des barrages de camions, d’engins de chantier et des tas de gravats bloquent certaines routes ou ne laissent qu’une file ouverte sur d’autres.

Ils entendent exprimer ainsi des plaintes vieilles de plus d’un an contre une baisse de la commande publique et contre le non-paiement, ou le paiement en retard, de travaux exécutés pour les collectivités locales. Les entrepreneurs affirment ne plus pouvoir faire face au règlement de leurs cotisations sociales et fiscales. Ils dénoncent également la concurrence d’entreprises métropolitaines ou européennes attributaires d’appels d’offres dans l’île, où elles viennent opérer avec leurs propres ouvriers.

Selon la fédération professionnelle du BTP, les créances détenues sur les collectivités, les communes principalement, s’élèvent à « un minimum de 65 millions d’euros ». « Certaines de ces créances traînent depuis plus de deux cent cinquante jours » a précisé José Gaddarkhan, le président de la fédération.

« TAMPON FINANCIER »

A ces difficultés déjà anciennes s’est ajoutée, à la mi-septembre, la décision de la société d’économie mixte Semsamar, elle-même en butte à des difficultés de trésorerie, de suspendre ses règlements et d’arrêter certains chantiers. A la fois bailleur de logements sociaux et bras armé de la plupart des collectivités publiques dont elle est le mandataire, la Semsamar, qui préfinançait « jusqu’à 50 % du coût d’objectif des investissements engagés », a décidé de mettre fin à « ce rôle de tampon financier ».

Elle a suspendu, le 12 septembre, « les règlements de tous les travaux pour les opérations qui accusent des retards de paiement conséquents des collectivités territoriales et de l’Etat ». Selon la préfecture, les sommes dues à la Semsamar par l’Etat se limiteraient à 12 millions d’euros, une quarantaine de millions seraient « en attente de rapports d’exécution« , dont environ 35 millions au titre des contributions communautaires.

La Semsamar est sous le coup d’une enquête judiciaire portant sur « sa capacité à faire face à son passif exigible à l’aide de son actif disponible » selon le texte des réquisitions judiciaires dressées à la mi-juillet par le parquet de Basse-Terre.

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