Ce sont des chiffres que Nicolas Vion connaît sur le bout des doigts, et qu’il a l’habitude de livrer aux interlocuteurs curieux qui s’interrogent sur l’état de forme du secteur hôtelier guadeloupéen. « C’est simple, explique le président du GHTG (1), quand un hôtelier fait 100 euros de recettes, il en tire un bénéfice de 35 euros en Métropole contre 5 euros en Guadeloupe » . Cherchez l’erreur. Ou bien plutôt, une somme d’éléments qui, selon Nicolas Vion, viennent plomber la compétitivité des professionnels du secteur. Au premier rang desquels des charges sociales trop lourdes selon lui.
« Notre masse salariale est trop élevée » , souligne-t-il, avant d’évoquer des primes d’ancienneté et un 13e mois lourds à supporter pour les patrons. Avant d’avancer que « même si nous sommes soumis à une TVA de 2,5% (2) seulement, la taxe de séjour et l’octroi de mer viennent mettre à mal cet allègement. »
RASSURER LES PARTENAIRES
Face à cette problématique et la nécessité évidente de préserver la paix sociale du secteur, Nicolas Vion a bien une solution. Il l’a d’ailleurs écrite, dans un document de 26 pages, avant de l’adresser en début d’année au gouvernement. Une missive, tient-il à préciser, à laquelle il a eu pour seule réponse un « silence assourdissant » . Sa prescription tient en 4 mots : CICE, comme Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
À la base, le principe de ce coup de pouce gouvernemenal était de rembourser 6% des salaires aux entreprises. Mais « le président Hollande n’a pas sorti ce chiffre comme le magicien tire un lapin de son chapeau » ironise-t-il. « C’est un chiffre qui est sensé ramener la compétitivité des hôteliers français face à des concurrents italiens, espagnols, portugais. En Guadeloupe, le contexte est complétement différent. » Dans la Caraïbe, les hôteliers guadeloupéens doivent rivaliser avec la République Dominicaine ou encore Cuba. Des îles paradisiaques aux tarifs à faire blêmir. « Nous souhaitons donc que le gouvernement porte le crédit d’impôt à 18 points supplémentaires, c’est-à-dire jusqu’à 24%. » Avec derrière, l’espoir de créations d’emplois et un gain de compétitivité à l’échelle caribéenne et internationale.
Qu’attendre, alors, dans ce contexte concurrentiel, du salon Top Résa, le salon B to B dédié aux professionnels du tourisme. « C’est une vitrine, l’endroit où il faut être. Nos clients et nos partenaires ont besoin d’être rassurés, sur la beauté de nos plages, la qualité de nos infrastructures, la plénitude sociale. » Et quid de la sécurité à l’heure où les faits de violence sont de plus en plus médiatisés au niveau national, à grand renfort de venue ministérielle annoncée ? « Manuel Valls (ministre de l’Intérieur), quand il vient, il fait son boulot, c’est normal » . Quand à l’image de la destination, rien de tel que Top Résa pour la raviver…
(1) 8,5% sur les alcools et locations de salle.
(2) Le GHTG rassemble 16 établissements hôteliers guadeloupéens pour un total de 1605 chambres.
– Une table ronde avec la Fedom
Jeudi 26 septembre, la Fedom (Fédération des entreprises d’Outre-mer) convie sur le salon Top Résa à une table ronde autour des défis de la compétitivité du secteur hôtelier ultra-marin. Un rendez-vous très attendu des professionnels du secteur.