AFP 19.06.2013: La défiscalisation plus que jamais nécessaire en Outre-mer, rappelllent ses responsables écononiques
PARIS, 19 juin 2013 (AFP) – La grave crise sociale et économique qui a ébranlé les départements d’outre-mer en 2009 « n’était rien » comparée à la crise que générerait l’arrêt de toute défiscalisation, a mis en garde mercredi le monde économique, à l’adresse du gouvernement qui doit bientôt statuer sur le sujet.
« Nous sonnons l’alerte: il y a le risque de plonger les outre-mer dans une crise sans précédent! Et celle de 2009 n’était rien comparée à celle qui nous attend si on stoppe les investissements », a déclaré Jean-Paul Le Pelletier, président de l’Association des chambres de commerce et d’industrie des Outre-mer (ACCIOM).
Les incertitudes et la censure du Conseil constitutionnel d’une partie des niches fiscales pour l’outre-mer en janvier « ont déjà créé un trou d’air, les investissements ont diminué de 20 à 50% selon les DOM sur le premier trimestre 2013 comparé à 2012 », s’est alarmé M. Le Pelletier, lors d’une conférence de presse.
Si le système d’aide fiscale à l’investissement est remplacé uniquement par du crédit d’impôt, « on sera sans capacité d’investir en 2013 mais aussi en 2014 et 2015 », a pronostiqué le président de l’ACCIOM. « La crise, cette fois, ce ne serait pas le LKP qui la créerait! », a-t-il dit, en référence au syndicat guadeloupéen à la pointe des revendications en 2009.
« La défiscalisation d’aujourd’hui est morte, nous faisons des propositions pour une aide fiscale à l’investissement plus encadrée, plus contrôlée et avec une profession de monteurs en défiscalisation moralisée », a renchéri Jean-Pierre Philibert, président de la Fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom).
Après des « débats âpres » en interne, le patronat a réussi à s’unir derrière des pistes pour effectivement modifier le système actuel.
Si le gouvernement se dirigeait vers un « mix » comportant à la fois de la défiscalisation, par exemple sur le logement social où cela a donné des résultats, et du crédit d’impôt pour les grosses entreprises, le patronat serait « prêt à s’asseoir à la table » pour affiner le dispositif ainsi revu.
« Nous avons déjà trois risques naturels outre-mer: le climatique, le sismique et le volcanique, n’en rajoutons pas un quatrième avec la suppression de la défisc' », a lancé M. Philibert.
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