Lettre d’information hebdomadaire N° 70 du lundi 18 mars 2013
Tendance
Beaucoup de bruit pour peu de chose…
Les accords signés entre professionnels et pouvoirs publics sur la mise en place d’un bouclier qualité/prix entrent progressivement en vigueur dans les différents DOM, cependant l’enthousiasme des consommateurs reste en deçà des efforts de communication réalisés autour de la discussion de ces accords.
Certes, les accords ont tous été signés sans trop de souffrance semble-t-il, mais a-t-on réellement combattu la vie chère en baissant entre 10 et 12 % les prix d’une centaine ou moins de produits dans chaque DOM ? Encore faut-il être consommateur de ces produits et dans la marque sur laquelle la réduction est faite.
La vérité est que ce type d’accord est d’un impact, non pas nul, mais très faible sur le ressenti des consommateurs qui craignent au demeurant que cette baisse soit compensée par l’augmentation d’autres produits non listés.
La vérité est que le problème n’est pas principalement dans la marge finale des distributeurs dont beaucoup d’études ont montré qu’elle était proche de celle réalisée en métropole, mais qu’il se situait en amont de la distribution. En tout état de cause, aucun accord ne pourra empêcher que de très nombreux produits soient importés avec un surcoût inhérent à ce mode d’approvisionnement. Et des répercussions non négligeables sur la production locale.
Faut-il encore rappeler que le coût de la vie ne peut que paraitre élevé lorsque plus de 20 % de la population, 30 % à la Réunion, est au chômage ?
C’est bien l’emploi qu’il faut sauver et c’est donc la survie de l’entreprise qui est en jeu.
Pourquoi, dans un premier temps, et avant de repenser le modèle de développement de ces territoires, ne pas prendre des mesures simples et rapides comme de permettre, comme le demandent le MEDEF et l’ADIR à la Réunion, que les contrats d’avenir soient ouverts dans les DOM au secteur marchand ?
Parlement
LOI SUCRE :
La Fedom a été auditionnée le 12 mars à 14 h 00 lors de la table ronde organisée par la commission des Affaires sociales.
Elle a défendu la dissociation entre sucre naturel et sucre ajouté, sans laquelle la production locale de produits laitiers – dépendante de l’utilisation de lait en poudre naturellement plus riche en lactose – serait en péril, la question des délais demandés par les industriels concernés dès lors que la loi s’appliquera, afin de leur permettre de mettre les appareils de production aux normes. La Fedom a aussi interpellé la Rapporteure de la loi sur l’article 2, son application concrète, et la manière dont la liste des produits sera fixée, et sur le sort qui serait réservé aux produits étrangers.
Lors de cette audition portant sur la PPL sucre, la Fedom a été la première à aborder la question de la DLC (date limite de consommation longue) afin d’établir une équité de traitement entre les Outre-mer et la métropole, mais aussi d’éviter les risques sanitaires dus aux probables ruptures de la chaine du froid. Elle a aussi rappelé que la DLC posait également des enjeux économiques puisque la pratique actuelle d’une DLC allongée de 55 à 60 jours par certains fabricants établis en France Hexagonale dégrade la santé financière des fabricants des Antilles Guyane et constitue une menace réelle pour les 500 emplois qui en dépendent.
La Rapporteure s’est montrée très réceptive à l’ensemble des points soulevés (y compris sur la question de la DLC). Le texte passera en commission des affaires sociales le 19 mars et il sera examiné en séance publique le 27 mars.
Afin d’étayer l’argumentation sur la pratique de la DLC, la FEDOM a fourni un tableau recensant ces pratiques dans les DOM, sur la base des remontées de ses adhérents. Ce tableau est consultable sur notre site www.fedom.org dans la rubrique « Notes de la FEDOM ».
Parlement européen
3 questions à Françoise Grossetête, députée européenne française (PPE)
- Vous êtes une députée européenne élue sans discontinuité depuis près de 20 ans. Quel regard l’Europe porte-t-elle sur nos Outre-mer ?
Il n’est pas toujours facile de faire prendre conscience à mes collègues européens des richesses que constitue l’Outre-Mer. C’est un combat permanent que nous devons mener pour valoriser les territoires de l’Outre-mer au sein de l’Union européenne.
Ces zones constituent un relais essentiel vers des régions du globe auxquelles nous n’aurions pas autrement un accès facile. Ceci peut présenter de nombreux avantages, auxquels on ne penserait pas forcément. Ainsi, le mécanisme européen de protection civile insiste sur l’importance des régions d’outre-mer en tant que points de déploiement d’une force de réaction rapide aux catastrophes en tous genres, et ce vers toutes les régions du monde.
- Nos Outre-mer sont situées sur les grands courants d’échange commerciaux mondiaux. Pour faire émerger des marchés régionaux, les normes européennes ne sont-elles pas une contrainte ?
Si nous souhaitons pouvoir échanger d’égal à égal avec nos partenaires commerciaux, ces derniers doivent être en mesure de s’adapter à nos standards et à nos normes. L’objectif principal des normes européennes est de garantir la sécurité des citoyens européens. Nous ne devons pas, au nom du commerce, nous abaisser au plus petit dénominateur commun : le marché européen est trop important et inévitable pour être ignoré, et nous sommes en mesure de faire entendre nos voix.
Cette attitude vaut aussi pour les zones d’Outre-Mer, qui méritent bien entendu les mêmes standards de sécurité et de traçabilité que le continent !
- Quels sont, selon vous, les atouts de l’Outre-mer française ?
La France a l’Outre-Mer la plus étendue et le plus diversifiée de l’Union européenne. Ses différents territoires en font la 2e puissance maritime mondiale après les États-Unis !
En plus de cet avantage maritime, l’Outre-Mer française présente de nombreuses autres qualités, par exemple celle de donner accès à des ressources énergétiques précieuses (telles que le nickel en Nouvelle-Calédonie ou le pétrole et bois en Guyane).
Ce sont aussi des régions très touristiques, aux traditions et au passé passionnants. Les Français sont attachés à leur Outre-mer et fiers qu’il y ait, ainsi, de petits morceaux de la France à l’autre bout du monde.
Pour retrouver l’intégralité de l’interview de Françoise Grossetête, se reporter sur notre site FEDOM
Brèves
Filière sucre
Sursis pour la filière sucre: Reconduction des quotas européens jusqu’en 2020
Le Parlement européen réuni cette semaine en session plénière à Strasbourg, s’est prononcé sur la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) et celle des Organisations Communes de Marché (OCM) qui concerne la filière canne-sucre. Le député européen, Younous Omarjee, qui a défendu ce dossier, a informé que le Parlement européen avait décidé la pérennisation des filières canne-sucre dans les Régions Ultrapériphériques pour les sept années à venir. L’enjeu de ce vote était décisif puisqu’il s’agissait soit d’entériner la proposition de la Commission européenne visant à la suppression quasi immédiate des quotas sucriers et de toute protection pour la production sucrière communautaire, soit au contraire de sauvegarder pour sept années supplémentaires l’ensemble des protections aujourd’hui encore existantes.
Transport aérien : Air Austral se repositionne sur Mayotte
En raison d’une saisonnalité très particulière sur la desserte de Mayotte ainsi qu’une concurrence renforcée avec l’arrivée d’XL Airways, Air Austral redimensionne ses capacités en direction de Dzaoudzi. Si le Boeing 737 reste quotidien, les B777 refont leur apparition avec notamment un nouveau vol en B777, qui restera parqué sur l’aéroport de Daoudzi. Ce vol offrira également des possibilités de correspondances sur l’ensemble de l’Océan Indien. La saisonnalité des dessertes de ces îles préoccupe d’ailleurs beaucoup les compagnies présentes. Pour exemple, en raison d’une demande insuffisante, depuis début février et jusqu’à mi-avril ainsi que les deux dernières semaines de mai, Corsair International (ex-Corsairfly) a interrompu ses dessertes de Mayotte (et Madagascar).
Polynésie : La conjoncture économique toujours dégradée
Selon la dernière étude de l’IEOM (Institut d’émission Outre-mer) sur les tendances conjoncturelles du 4e trimestre 2012, l’indicateur du climat des affaires (ICA) demeure très en dessous de sa moyenne de longue période et les intentions d’investir à un an sont, une nouvelle fois, orientées à la baisse en raison des incertitudes qui affectent le moral des entrepreneurs. Le ralentissement de l’activité observé dans l’ensemble des secteurs de l’économie polynésienne est particulièrement sensible pour le commerce, le BTP et les services. Cependant, les entrepreneurs anticipent une légère reprise de leur activité qui pourrait les amener à augmenter leurs effectifs, à l’exception du BTP et du secteur du commerce.
Agenda de la Fedom :
Mardi 19 mars : La Fedom rencontrera M. Didier ROBERT, Président du Conseil régional de La Réunion.
Mardi 19 mars : La Fedom rencontrera Mme Anne BOLLIET, Inspectrice générale des Finances.
Agenda de la Délégation aux Outre-Mer :
MARDI 26 mars 2013 à 17h00 (salle 6242)
Désignation de deux rapporteurs sur la défiscalisation des investissements outre-mer.
Audition, ouverte à la presse, de M. Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, sur la taxe de l’octroi de mer, la défiscalisation et l’agriculture outre-mer.
MARDI 9 avril 2013
17 heures (6e Bureau) : première table ronde sur la défiscalisation des investissements outre-mer.
MARDI 16 avril 2013
17 heures (6e Bureau) : audition de M. Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.
MARDI 23 avril 2013
17 heures (6e Bureau) : seconde table ronde sur la défiscalisation des investissements outre-mer.
Parutions au JO
Jo du 12 mars 2013
– Arrêté du 28 février 2013 portant nomination au conseil de surveillance du grand port maritime de La Réunion
– Arrêté du 27 février 2013 portant nomination au conseil de surveillance du grand port maritime de la Guadeloupe
– Arrêté du 27 février 2013 portant nomination au conseil de surveillance du grand port maritime de la Guyane
– Arrêté du 27 février 2013 portant nomination au conseil de surveillance du grand port maritime de La Réunion
JO du 13 mars 2013
– Arrêté du 28 février 2013 portant nomination au conseil de surveillance du grand port maritime de La Réunion
JO du 14 mars 2013
– Arrêté du 18 février 2013 portant modification des chiffres de la population de Dumbéa et de Païta et attribution de population fictive
La FEDOM est partenaire de la Journée Outre-Mer Développement qui se tiendra le 13 avril 2013 à paris