Liste Lurel : 115 à 120 produits retenus (Journal de l’Ile de La réunion du 15 février 2013)
Fin du suspens sur le contenu de la liste Lurel qui sera présentée cet après-midi à la commission chariot-type de l’Observatoire des prix. Parmi les 115 à 120 produits retenus, les industriels locaux ont proposé une cinquantaine de références.
CONSOMMATION
Jusqu’au dernier moment, la préfecture aura tenu à garder secrète la composition finale de la liste Lurel. Des arbitrages restaient encore à faire hier sur quelques produits et sur certains conditionnements. Ce sont finalement les membres de la commission chariot-type de l’Observatoire des prix (Adir, associations de consommateurs, FRCA, FCD…) qui auront la primeur de la liste cet après-midi lors d’une réunion dans les locaux du SGAR (secrétariat général aux affaires régionales). Accompagnés pour l’occasion d’un médecin nutritionniste du CHU, ils émettront des observations sur les produits retenus.
Après des semaines de réunions et d’échanges parfois tendus, distributeurs, producteurs et industriels sont finalement parvenus à se mettre d’accord sur le contenu de la liste, même si certains acteurs s’étaient montrés plus que réticents au mois de janvier. Sous la houlette parfois pressante de l’Etat, les partenaires aux négociations ont réussi à constituer une liste composée de 115 à 120 produits génériques. Epicerie, boissons, surgelés, hygiène… Aucune des catégories proposées par la préfecture dans sa pré-liste n’a été oubliée. “La liste est vraiment cohérente ?, commentait hier soir un observateur.
“Nous avons travaillé pour répondre au maximum aux attentes et aux besoins des consommateurs, pour ne pas qu’il y ait de trous dans la liste ?, note Jérôme Isautier, président de l’Adir (Association pour le développement industriel de la Réunion). “Je salue la responsabilité dont ont fait preuve les producteurs locaux. Même avec des marges de manœuvre quasiment nulles, certains ont accepté de mettre 5 à 6 références… ?
une cinquantaine de produits locaux
Alors que certains produits, comme l’huile et la farine avaient été dans un premier temps retirés pour cause de marges trop réduites, ils ont finalement été réintégrés au dispositif. À l’inverse, l’eau, les fruits et légumes ou encore les croquettes pour chien ont été définitivement écartés. Très consommés par les Réunionnais, les haricots rouges, le riz, le lait demi-écrémé, le beurre et le jus d’orange feront partie du listing final, tout comme les couches pour bébé qui avaient été un des grands succès des produits “solidaires »
Côté viande, la FRCA elle aussi a fait un effort pour proposer un demi-poulet, du cari porc et du lapin ou du canard congelé. Au final, la production locale représente une cinquantaine de produits, soit plus de 40% de la liste Lurel. La balance entre les produits importés et ceux fabriqués localement aura donc été respectée, répondant ainsi à l’une des inquiétudes des industriels locaux. Reste maintenant à savoir si le subtil équilibre entre les marques et les entrées de gamme sera aussi réussi. Un point que l’Observatoire des prix ne devrait pas manquer de scruter cet après-midi.
Conséquence inattendue de ces négociations : industriels locaux et distributeurs pourraient finir par travailler ensemble pour tenter de trouver de nouvelles pistes de développement industriel pour la Réunion.
Maintenant que le contenu est arrêté, place aux négociations sur le prix global de ce chariot Lurel. Un exercice d’ores et déjà qualifié de “compliqué ? par les acteurs économiques, chacune des parties en présence ayant des intérêts divergents.
Pour mémoire, le dernier chariot type (réunissant 40 produits premiers prix, ndlr) réalisé par la préfecture fin 2012 s’établissait à 102 euros en moyenne et toutes les enseignes avaient réussi à proposer un chariot en dessous de la barre symbolique des 100 euros. Les débats promettent donc d’être animés la semaine prochaine…
Emilie Marty