BTP : les professionnels sont très inquiets (Journal de l’Ile de La Réunion)

BTP : les professionnels sont très inquiets (Journal de l’Ile de La Réunion)

Alors que l’année 2013 s’annonce tout aussi mauvaise que 2012 en terme d’activité, la FRBTP fait part de ses inquiétudes, mais aussi de ses préconisations pour retrouver un peu d’air.

Bâtiment

Les professionnels du bâtiment sont très inquiets. Après une année 2012 plus que morose, 2013 risque de se solder par une nouvelle baisse du chiffre d’affaires de la branche, qui dépend à 70% de la commande publique (voir notre édition du 13 février).

Les réunions du HCCP (1) vont continuer cette année. La première est prévue le mois prochain. Mais en ce début d’année, les perspectives sont bouchées et la relance renvoyée au vrai démarrage de la nouvelle route du littoral, en 2014.

D’où la mise en garde du président de la FRBTP, Bernard Siriex : « Attention aux effets d’annonce, on sait déjà que certaines opérations ne sortiront pas en 2013 ». L’an dernier, 119 millions d’euros de travaux programmés depuis fin 2011, avaient été reportés. 10% ont été abandonnés.

Le BTP réunionnais entre dans sa cinquième année de crise, sans perspective de reprise immédiate. « Pour le moment, la branche a maintenu ses effectifs à 17 000 salariés (depuis 2010), mais l’activité est proche de zéro en ce début d’année, les banques sont frileuses et on manque toujours de visibilité », regrette Bernard Siriex.

« Sortir de l’ornière »

Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Il y a la baisse des investissements publics, des délais de paiement rallongés et une certaine concurrence déloyale : les entreprises ne respectant pas la réglementation et tirent les prix vers le bas pour rafler les marchés. « Ce n’est pas la solution pour sortir les entreprises de l’ornière », dénonce le président de la FRBTP.

D’autre part, des mesures défavorables au secteur du BTP sont encore venues alourdir le passif. Entre autre, la fin de la loi TEPA, la perte du conseil général comme garantie pour le financement de logements sociaux en 2013, la modification des règles en matière d’investissements outre-mer, la perte des 4%…

Dans ce contexte, la fédération du bâtiment et des travaux publics réagit. Elle espère profiter de « la fenêtre de tir » offerte par Victorin Lurel en juin prochain, pour améliorer la défiscalisation Duflot dans le logement intermédiaire.

La FRBTP travaille d’arrache-pied avec les promoteurs immobiliers. »On espère proposer quelque chose d’ici le 15 avril », indique Bernard Siriex.

La fédération attend beaucoup de la mise en place de la Banque publique d’investissement pour aider les communes à investir. Enfin, le secteur veut le retour de l’activité – grands travaux, mais aussi construction de logements – des prix normaux et des délais de paiement raccourcis.

La Fédération, qui organise son assemblée générale le 29 mars en présence « d’un invité de marque », espère que ses propositions seront prises en compte.

« Le secteur a déjà perdu 8 000 emplois, c’est une catastrophe », conclut tristement le président

T.L.

(1) Haut conseil à la commande publique


NAO : « Pas au-delà de l’inflation »

Les partenaires sociaux se retrouvent le mardi 26 février pour entrer dans le dur des négociations annuelles obligatoires. Les syndicats feront leur proposition. Quelle sera la réponse du patronat ? « Il ne faut pas s’attendre à des miracles, l’activité va mal, il est préférable de maintenir les effectifs plutôt que d’augmenter les salaires », soutient Bernard Siriex. L’inflation est restée contenue, autour de 1%, l’an dernier. Les employés peuvent-ils espérer plus ? « Dire qu’on ira au-delà de l’inflation, il ne faut pas rêver, les entreprises ont déjà du mal à payer leurs charges ».

« Il me semble que les syndicats de salariés ont bien compris la situation et sont des gens responsables », ajoute le président de la FRBTP.

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