« Lutte contre la vie chère », attention aux inexactitudes, aux formules creuses et aux slogan

« Lutte contre la vie chère », attention aux inexactitudes, aux formules creuses et aux slogan

Personne ne conteste la réalité de la vie chère Outre-mer. La FEDOM y a d’ailleurs consacré toute une partie de ses propositions aux candidats à l’élection présidentielle.

Mais la récente conférence de presse sur ce sujet, au siège parisien de la CFDT, par son secrétaire général François Chérèque entouré des représentants des syndicats « associés » de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion nous rend quelque peu perplexe.

Affirmer en effet que les écarts de prix de prix entre la métropole et les DOM ne sont pas liés à l’éloignement relève du non- sens.

L’étude de l’INSEE sur la comparaison des prix entre les DOM et la métropole en 2010 montre que les écarts de prix sont bien supérieurs lorsqu’il s’agit du panier de consommation métropolitain, donc nécessairement de produits importés, en revanche, il est beaucoup plus faible, de l’ordre de 2% lorsqu’il s’agit d’un panier de consommation locale pour les Antilles. Il est même nul pour la Réunion qui représente un marché plus important, mais de 6% pour la Guyane, 4 fois moins peuplée.

Le secteur du commerce n’est pas éligible aux différentes mesures d’exonération fiscale qu’il s’agisse de la défiscalisation ou des zones franches d’activités, on ne peut donc dire que ce secteur en abuse.

Le gouvernement précédent a mis en place un modèle de zone franche, encore une fois non applicable au commerce, dont l’impact global sur l’ensemble des DOM est en 2012 de 76M€, c’est-à-dire indolore pour le budget de l’Etat, mais aussi sans effet sur les comptes des entreprises éligibles.

Rappelons également que le non-dépôt de leurs comptes par les entreprises n’est pas une spécialité ultramarine et qu’il est au contraire plus contraignant en outre-mer puisque la LODEOM a lié l’application de la procédure de défiscalisation à l’obligation de ce dépôt.

Des observatoires des prix ont été en place dans tous les DOM dont les présidents sont des magistrats des cours des comptes régionales. Il existe donc des outils qui devraient assurer la transparence, outils dont les services de la concurrence présents sur place pourraient se servir, ce qu’ils ne semblent pas faire ou pas assez.

Enfin un tel sujet mérite mieux que des slogans passéistes. Dire que le modèle économique ultramarin est hérité des plantations est non seulement faux mais inutilement vexatoire pour tous les entrepreneurs qui prennent des risques pour assurer le développement de leurs entreprises, de leurs territoires et de l’emploi.

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