Tendance
Priorités et urgences…
A Cinquante jours du deuxième tour de l’élection présidentielle, nous commençons à y voir un petit peu plus clair dans les programmes des candidats pour l’Outre-mer. Si tous ont bien compris que notre vrai problème était celui de la compétitivité de nos entreprises, aucun pour l’instant n’en fait le moteur principal de son programme, sauf peut-être François Bayrou qui insiste sur l’élargissement des zones franches, mais sans vraiment définir les moyens qu’il entend y consacrer. Attendons cependant les propositions que Nicolas Sarkozy devrait détailler dans les tous prochains jours.
Après François Hollande, c’est donc François Bayrou qui a dévoilé le chapitre « Outre-mer » de son programme, d’abord lors de l’émission « Politiques 1ères » sur France Ô, ensuite lors du débat sur la compétitivité organisé par Le Monde et l’AFEP, enfin lors de son séjour en Guyane et aux Antilles.
Le candidat centriste propose ainsi de « créer des zones franches globales à périmètre large », de « faire de l’Outre-mer le laboratoire français de l’excellence énergétique durable » et de « bâtir un plan massif de lutte contre l’illettrisme » et de « créer un bouclier santé pour les plus fragiles ». Il propose également « de rompre avec les éléments qui entretiennent une bulle de prix élevés » outremer. Enfin, il souhaite « créer un office de transports de l’Outre-mer qui gèrera l’enveloppe de continuité territoriale et passera des convention quinquennales tarifaires pour assurer au maximum la continuité territoriale ».
En Guyane, il a proposé un plan de développement sur 20 ans et dénoncé la pêche clandestine qui menace les ressources halieutiques du département.
Cette semaine aussi, la FEDOM présentera ses « 20 mesures pour la compétitivité au service de l’emploi et du développement ».
Pour cela, nous demanderons au nouveau Gouvernement d’organiser dans les toutes premières semaines une Conférence pour le développement économique de l’Outre-mer. Il y a urgence à agir.
Paroles de candidats
François BAYROU
Après François Hollande et Clémentine Autain, François Bayrou était à son tour invité de l’émission Politiques 1ères sur France Ô ce mardi 13 mars. Interrogé par Jean Marc Bramy et Laurence Théatin avant ses déplacements aux Antilles et à la Réunion, le président du Modem et candidat à l’élection présidentielle a d’abord souligné qu’il ne voulait pas délivrer de discours particulier pour l’Outre-mer, parce qu’il devait être au cœur de l’élection et du projet.
Il a cependant reconnu que devant l’urgence des problèmes, « nous avons besoin de politiques spécifiques Outre-mer » ;
Le chômage
Premières questions sur le chômage et notamment le chômage des jeunes. François Bayrou conteste que l’on mette en avant la ou les crises pour justifier cette situation qui, selon lui, est « un mal plus profond ».
« La crise est un alibi qui consiste à dire que nos problèmes viennent de l’extérieur…or nos handicaps sont structurels, et ils durent depuis longtemps »
Relancé par les journalistes qui prenant l’exemple de Saint-Pierre-et-Miquelon lui demandent comment créer des activités et des emplois sur place et éviter l’exode des jeunes, notamment des plus diplômés, François Bayrou répond que le plus important dans Outre-mer, c’est le mot mer.
Et de développer le formidable potentiel d’activités nouvelles autour de cette richesses naturelle, à la condition de bâtir de grandes politiques stratégiques.
La compétitivité
Nos entreprises ont un vrai problème de compétitivité insistent les journalistes. Oui répond le candidat, et « la réponse est dans une politique de Zones franches qui vise à baisser les charges. »
Cela suffira t’il à rendre nos économies rentables lui demande le journaliste ? « Au moins essayons ! Les zones franches sont peut être trop sectorielles, elles doivent être plus ouvertes. »
Le candidat centriste, lyrique, insiste également sur la nécessité d’un Outre-mer co-décideur de son destin et le besoin d’enracinement d’activités sur son sol.
Invité in fine à répondre à la question de la première mesure qu’il prendrait pour l’Outre-mer s’il était élu, il répond à nouveau « Approfondir l’idée de zones franches nouvelles, plus larges, pour avoir de vraies activités et moins d’emplois artificiels ».
François Hollande
De son coté François Hollande a, lors d’une réunion avec les ultramarins de métropole le 10 mars 2012 , défini en 30 mesures son programme pour l’outre-mer.
En matière économique, il rappelle que 500M € (sur 5 ans) seront affectés à des opérations d’investissements structurants en outre-mer, une loi de programmation sera déclinée dans des contrats Etat/région.
La défiscalisation sera maintenue avec un plafond spécifique pour l’outre-mer qui pourrait être déconnecté du plafond global, cependant que la LBU serait revalorisée.
Les tarifs bancaires et des télécommunications devraient converger vers ceux de la métropole.
Des mesures à définir devraient favoriser l’investissement de l’épargne des ultramarins dans l’appareil productif outre-mer.
L’interdiction d’une teneur en sucre différente dans certains produits destinés à l’outre-mer ou à la métropole est à nouveau inscrite dans ces propositions.
Brèves
Interpellé par le Président de la FEDOM lors du colloque AFEP / Le Monde sur la compétitivité, François Bayrou a confirmé qu’il était favorable à la mise en œuvre d’une Zone franche globale, plus large et peu « sectorisée ».
Conseil des ministres
Conseil du 14 mars
Lors du Conseil des ministres du 14 mars, Thierry Mariani a présenté une communication relative à la relance des ports français.
Pour le ministre et bien qu’il soit trop tôt pour mesurer tous les effets de la réforme, de premiers signes encourageants sont d’ores et déjà perceptibles. Le niveau des trafics de conteneurs au deuxième semestre 2011 illustre la confiance retrouvée des opérateurs dans les places portuaires.
Rappelons que dans le cadre de la loi du 22 février 2012 portant réforme des ports d’outre-mer relevant de l’État, les ports d’intérêt national ultramarins de Fort-de-France (Martinique), Dégrad-des-Cannes (Guyane) et de La Réunion ainsi que le port autonome de la Guadeloupe, seront transformés, d’ici le début de l’année 2013, en grands ports maritimes dotés de nouvelles instances de gouvernance, les rendant aptes à répondre aux défis du transport maritime international et à renforcer l’économie de ces territoires.
Parutions au JO
JO du 13 mars 2012
– Arrêté du 24 février 2012 portant nomination au conseil d’administration de la Société immobilière du département de La Réunion (SIDR) : Daniel Courtin directeur de l’environnement, de l’aménagement et du logement
– Arrêté du 21 février 2012 portant nomination dans les commissions locales d’agrément et de contrôle des îles Wallis et Futuna et de Nouvelle-Calédonie du Conseil national des activités privées de sécurité
JO du 18 mars 2012
– Décret n° 2012-374 du 16 mars 2012 portant extension en Nouvelle-Calédonie de diverses dispositions relatives à l’ordre public, au droit électoral et à l’état civil
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